Au bonheur des Tchèques
Les Tchèques n’auraient, paraît-il, jamais été aussi heureux qu’ils ne le sont aujourd’hui, plus concrètement depuis 1991 et le début des grands changements politiques et économiques. Ce constat serait d’autant plus vrai en Moravie. C’est du moins ce qui ressort d’une enquête menée en 2017 par une équipe de chercheurs de la Faculté des études sociales de l’Université Masaryk de Brno. En y regardant d’un peu plus près, le tableau est toutefois moins rose qu’il n’y paraît.
Au fil des années et de l’augmentation régulière pour une majorité de la population du niveau de vie, les Tchèques ont pris conscience, croissance économique et faible taux de chômage aidant, qu’il faisait finalement plutôt bon vivre dans leur pays avec des inégalités sociales certes grandissantes, mais toujours moins marquées que dans d’autres pays plus riches. Les jeunes vivant en Moravie constitueraient la catégorie de la population la plus heureuse. Plus généralement, 28 % des Moraves, toutes catégories d’âge confondues, se disent « très heureux », contre seulement 14 % à Prague, qui, selon Eurostat, est la septième région la plus riche au sein de l’Union européenne (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/economie/eurostat-prague-est-la-7e-region-la-plus-riche-de-lue).
D’autres éléments de l’enquête sont néanmoins moins réjouissants et confirment des tendances négatives observées sur le long terme. Ainsi, seuls 23 % des personnes interrogées affirment faire confiance aux autres. Plus généralement, le climat social semble se dégrader. 64 % des Tchèques ne veulent pas de voisins roms et préféreraient que le nombre d’immigrés soit le moindre possible. Des craintes infondées selon les auteurs mêmes de l’enquête mais qui, toujours selon eux, seraient naturellement humaines. CQFD.