Tchèques et Israéliens entendent développer des échanges commerciaux en forte croissance
Même si la polémique liée aux déclarations de Miloš Zeman sur un éventuel déplacement de l’ambassade tchèque de Tel-Aviv à Jérusalem et la première journée, lundi, marquée par des rencontres avec son homologue Shimon Peres et le Premier ministre Benjamin Netanyahou ont quelque peu fait passer cet aspect au second plan, la visite actuelle du président de la République en Israël n’a pas seulement un caractère politique et diplomatique. Composée de quatre ministres, dont celui du Commerce, et d’une quarantaine de chefs d’entreprise, la délégation tchèque s’est rendue en Israël avec l’idée de profiter de l’excellence des relations tchéco-israéliennes pour approfondir la coopération économique entre les deux pays.
« Je vous félicite, Monsieur le Président, pour votre combat contre le terrorisme, pour votre idée de la démocratie et pour votre haut niveau économique et technologique. J’ai été votre ami, je suis votre ami et je serai votre ami. »
En 2011, la République tchèque a exporté pour environ 440 millions d’euros en Israël et importé inversement pour environ 205 millions. Jusqu’à présent, tandis que les Tchèques ont surtout vendu des voitures et des produits métallurgiques à l’Etat hébreu, celui-ci a, lui, essentiellement proposé des médicaments, des herbicides, des technologies d’information ou encore des fruits exotiques. Même si les exportations tchèques ont augmenté de 20 % en 2012 et leur montant a doublé en l’espace de cinq ans, les deux parties estiment néanmoins que leurs échanges sont encore très insuffisants, ou en tous les cas ne correspondent pas à leur potentiel nettement plus important, comme l’explique Pavel Smutný, président de la Chambre de commerce tchéco-israélienne :
« Ces échanges sont croissants, mais ils ne sont pas encore importants au point que leur quantité influence notablement l’économie tchèque. Ce qui est plus intéressant, c’est la structure de nos importations et de nos exportations. Mais ce qui l’est plus encore, c’est que la majorité des nouveaux sujets de négociation entre les deux pays touchent à des domaines avec une forte valeur ajoutée. Israël est un pays qui consacre 5 % de son produit national net à la science et à la recherche. Aucun autre pays au monde ne présente un tel chiffre. C’est pourquoi il est appréciable de bien s’entendre avec une telle économie. »Miloš Zeman et quatre ministres actuellement à Jérusalem, Benjamin Netanyahou et sept de ses ministres à Prague au printemps 2012 : c’est une évidence, la République tchèque et Israël entretiennent des rapports privilégiés à tous les étages, ce que reconnaît l’ancien ambassadeur de la République tchèque en Israël, Jiří Schneider :
« Il y a d’autres pays avec lesquels Israël a de très bonnes relations. Je ne pense pas que l’on puisse parler d’une exception tchèque. Mais on constate effectivement que la dynamique de nos relations bilatérales est très positive ces dernières années. L’année dernière encore, le volume de nos échanges a été record avec des chiffres de plusieurs milliards de dollars. C’est une croissance forte depuis le rétablissement de nos liens diplomatiques. Et c’est vrai qu’il existe un lien solide entre les deux pays, un lien qui s’inscrit dans l’histoire. »Plus encore que vers le passé, c’est vers l’avenir que les négociations actuelles entre les gouvernements des deux pays sont orientées. Selon le ministère tchèque des Affaires étrangères, les entreprises israéliennes pourraient ainsi investir davantage dans l’industrie pharmaceutique, dans l’immobilier, ainsi que dans d’autres domaines de pointe comme les nanotechnologies ou les biotechnologies. Quant aux sociétés tchèques, ce sont les appels d’offres dans des secteurs d’activité plus traditionnels comme le génie mécanique, et dans lesquels leur réputation dans le monde n’est plus à faire, qui retiennent plus particulièrement leur attention. Le gouvernement israélien entend ainsi, par exemple, lancer un vaste projet de développement de son réseau ferré.