Un drapeau pour le Tibet, pour la 14e fois en République tchèque

Martin Bursík, Kateřina Jacques et Přemysl Rabas du parti des Verts, photo: CTK

Le parti des Verts n’a pas réussi à convaincre la Chambre des députés de hisser sur sa façade le drapeau tibétain en signe de soutien au droit à l’autodétermination du peuple tibétain : une campagne mondiale organisée le 10 mars en commémoration des 80 000 victimes de la répression chinoise du soulèvement du peuple tibétain à Lhassa, il y a 51 ans de cela. Le drapeau tibétain a néanmoins flotté ce mercredi sur les mairies de nombreuses communes de République tchèque qui se rallie depuis 1996 à la campagne « Un drapeau pour le Tibet. » Or la principale manifestation était celle organisée par Amnesty International devant le siège de l’ambassade de Chine à Prague.

Martin Bursík,  Kateřina Jacques et Přemysl Rabas du parti des Verts,  photo: CTK
Ce 10 mars 2010, l’ONG Amnesty International a décidé de transformer l’emplacement devant l’ambassade de Chine à Prague en cinéma en plein air, avec la projection d’un documentaire d’un réalisateur tibétain emprisonné. On écoute la directrice de la filiale tchèque d’Amnesty International, Dáša van der Horst :

« Le documentaire s’appelle ‘Laisser la peur derrière soi’, il a été tourné par le documentariste tibétain Dhondup Wangchen. Dans ce documentaire de 25 minutes, l’auteur a interviewé plus d’une centaine de Tibétains vivant en Chine. Peu de temps après, le cinéaste a été condamné à six ans de prison pour ‘incitation à des activités séparatistes.’ Cette projection est l’occasion d’exprimer notre solidarité et de demander sa libération et, en même temps, c’est l’occasion pour les gens de l’ambassade de voir quelque chose qui pourrait les intéresser plus que nos visages. »

Le documentaire est interdit de projection en Chine. Amnesty International a cherché à faire en sorte que la projection puisse être suivie non seulement par les personnes présentes à la manifestation mais aussi par les employés de l’ambassade de Chine :

« L’écran a été installé juste en face des fenêtres de l’ambassade pour permettre à ceux qui sont dedans de suivre le film. Ce sont des interviews avec des Tibétains qui, bien que conscients du risque des sanctions, y parlent de la vie sous la domination chinoise, y donnent leur avis sur les droits fondamentaux de l’homme en Chine – droit à l’expression libre, droit à la culture, droit à la liberté religieuse. Beaucoup y expriment leur souhait que le documentaire soit vu par le Dalaï-Lama. Le message du film est vraiment fort. »

Amnesty International a invité à la projection des cinéastes tchèques comme Olga Sommerová ou Tamara Moyzes pour multiplier les témoignages de soutien au cinéaste emprisonné dont la famille est réfugiée en Inde. Dans les jours qui viennent, le documentaire ‘Laisser la peur derrière soi,’ qui a été visionné dans plus de 30 pays, sera projeté dans des salles à Brno, Česke Budějovice, Jihlava et Olomouc.