Un film sur Josef Svoboda, réalisé par son petit-fils, figure parmi les nouveaux documentaires tchèques

Le film documentaire est un genre de plus en plus privilégié en République tchèque : en 2009, treize documentaires ont été distribués dans les salles tchèques, contre trois œuvres documentaires sorties sur grand écran en 2005. Au total, la République tchèque produit une centaine de documentaires par an. Ce mardi, l’Institut tchèque du film documentaire, fondé il y a tout juste dix ans, a organisé à Prague une rencontre autour des nouveaux films attendus en salles d’ici la fin de l’année.

Josef Svoboda
Linda Jablonská, Jan Gogola, Martin Ryšavý, deux étudiantes de la FAMU, l’école pragoise de cinéma, et d’autres cinéastes encore ont présenté, au cinéma Svetozor, des extraits de leurs nouveaux films. Ils s’intéressent tour à tour à la situation préoccupante des ouvriers mongols en République tchèque, à la vie en univers carcéral, à la construction de l’usine automobile Hyundai en Moravie, aux campagnes électorales tchèques ou encore aux vestiges d’août 1968. Le monteur de films Jakub Hejna, lui, a réalisé son premier documentaire sur son grand-père, le scénographe tchèque Josef Svoboda, un vrai génie qui a travaillé avec les meilleurs metteurs et scène et chorégraphes au monde. Jakub Hejna :

Jakub Hejna
« Quand mon grand-père était en vie, je n’ai pas pu l’approcher, nous nous croisions sans vraiment communiquer. En plus il était souvent absent, il travaillait beaucoup à l’étranger. J’ai dû ensuite lire des livres et regarder des films sur lui, tournés par des chaînes de télévision étrangères, pour savoir comment il était. Après sa mort, je me suis retrouvé dans sa maison, parmi tous ses dessins, ses archives, ses documents sur son travail…J’ai senti que je devais faire se film, pour le connaître, tout simplement. »

Les documentaires remportent un franc succès auprès du public tchèque (un exemple parlant : « Citizen Havel » vu par un nombre record de 160 000 spectateurs) de même qu’à l’étranger : lundi dernier, par exemple, le documentaire « Český mír » (La paix tchèque), signé par le jeune et talentueux duo des réalisateurs Vít Klusák et Filip Remunda, a remporté le premier prix au Festival du film documentaire en Corée du Sud.

Hana Rezková de l’Institut du film documentaire explique ce phénomène :

« Citizen Havel »
« Une nouvelle et forte génération de documentaristes est sortie de la FAMU, après l’an 2000. Elle a créé une ambiance inspiratrice pour tous. Ensuite, les cinéastes renommés comme Helena Třeštíková ont continué à tourner. Il est vrai que ces dix dernières années, nous avons assisté à la création de documentaires qui ont réussi à lancer des débats publics. »

Ajoutons que le meilleur et le plus intéressant du cinéma documentaire tchèque et d’Europe orientale est présenté chaque automne au festival de Jihlava. Sa 14ème édition aura lieu du 26 au 31 octobre prochain (la programmation au www.dokument-festival.cz).