Des centaines d’écoles tchèques perturbées par des courriels de menaces

C’est une semaine de rentrée particulièrement mouvementée et inquiétante pour de nombreuses écoles tchèques : depuis le 3 septembre, des centaines d’entre elles ont été la cible de courriels d’alertes à la bombe, entraînant des évacuations et l’interruption des cours.  

Jeudi, plus de 490 établissements scolaires en Tchéquie ont à nouveau reçu un courriel de menace similaire à celui qu’ils avaient déjà reçu en début de semaine. Pour la troisième journée consécutive, la police a été mobilisée pour gérer cette situation inédite en Tchéquie, cet acte malveillant répété concernant des écoles primaires et secondaires, publiques et privées de tout le pays. Et d’ailleurs, la Tchéquie n’est pas la seule concernée : de nombreuses écoles de la Slovaquie voisine ont subi le même type de menaces, entraînant une coopération accrue entre les polices des deux pays, comme le signalait le ministre de l’Intérieur, Vít Rakušan (STAN) :

Vít Rakušan | Photo: Zuzana Jarolímková,  iROZHLAS.cz

« L’objectif est clair : déstabiliser notre société, susciter la peur et l’angoisse. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos homologues slovaques, en partageant des informations et en coordonnant nos efforts pour retrouver les responsables. »

La police a fait savoir que toutes les mesures nécessaires avaient été prises pour gêner le moins possible le déroulement des cours, estimant que la menace n’était pas très élevée, même si elle était prise au sérieux, comme l’a précisé le ministre :

« Nous voulons faire en sorte que les cours se poursuivent avec le moins de perturbations possible. Dans le même temps, notre objectif premier est de protéger les écoles, les élèves et les enseignants de toute menace potentielle ».

La police a également indiqué que les messages reçus ce jeudi n’avaient pas été envoyés de la même adresse électronique que les jours précédents, mais que les adresses étaient interconnectées.

Photo illustrative: note thanun,  Unsplash

Jeudi, à Příbram, en Bohême centrale, ce sont toutes les écoles de la ville qui ont dû être évacuées. A Prague aussi, certaines écoles ont été victimes de ces menaces, comme le raconte, Martin, traducteur free-lance :

« Nous avons deux enfants scolarisés dans une école primaire du IXe arrondissement de Prague. L’école nous en a informés via l’application que nous utilisons pour communiquer. Les enfants les plus âgés sont rentrés chez eux. Les autres ont quitté l’école pendant trente minutes et la police a fouillé l’école. Les élèves ont ensuite pu retourner dans l’établissement. Je ne pense pas que les enfants aient eu peur, ils étaient plutôt contents d’avoir la possibilité de sortir de la classe pour un moment. La direction doit discuter avec la police de la manière de réagir à ce type de menaces à l’avenir, afin de ne pas trop perturber les cours. »

Pour d’autres parents, et malgré les recommandations des autorités à bien communiquer avec les enfants et les familles, les informations ont été plus aléatoires : lors du premier jour, certains ont appris par hasard, via leurs enfants, qu’ils étaient allés « se promener » pendant les heures de cours, sans plus de détails, et ce n’est que bien plus tard que la direction a communiqué sur les courriels de menace.

Ces alertes à la bombe via des courriels menaçants ont visé 600 écoles mardi et 400 établissements mercredi.  Le ministre de l’Intérieur a également souligné que ce type de modus operandi avait déjà été signalé dans d’autres pays d’Europe dans le passé.