Un nouveau traitement de la leucémie appliqué en République tchèque
Une méthode révolutionnaire dans le traitement de la leucémie a été testée pour la première fois en République tchèque. Cette innovation, la transplantation de la moelle osseuse à partir d’un donneur seulement à moitié compatible, promet de faciliter la guérison des gens atteints de cette grave maladie.
« Il s’agit d’une transplantation que l’on appelle haplo-identique, c’est-à-dire, la transplantation d’un greffon à partir d’un donneur à moitié compatible. Cette idée n’est pas nouvelle, elle est connue depuis plusieurs années. Mais il est problématique de la réaliser avec succès, sans provoquer un conflit immunologique. Ce qui est nouveau, c’est l’administration d’un médicament, qui est d’ailleurs connu aussi depuis longtemps, à un moment donné après le transfert des cellules souches. Cela bloque une réaction immunitaire indésirable qui cause de graves atteintes à la santé du patient et produit, tout au contraire, une immunité qui a des effets anti-tumoraux et de bonnes réponses au niveau des infections. »
L’innovation apportée repose donc sur l’administration de cytostatiques, des médicaments utilisés jusqu’à présent seulement avant l’opération, dans un intervalle de trois à cinq jours après la greffe ce qui empêche tout déficit immunitaire. Veronika Válková poursuit en indiquant que cette nouveauté promet de faciliter le processus du traitement :
« Dans le monde, de nombreuses transplantations de ce type ont déjà été réalisées, alors il semble que cette méthode soit désormais vérifiée. Il semble que cette découverte ouvre de nouvelles possibilités de traitement parce qu’on trouve des donneurs à moitié compatibles dans presque toutes les familles que ce soit des parents, des enfants ou des frères et sœurs. Il est donc possible de dire que plus de 95 % des patients ont un tel donneur dans leur famille. »La première patiente à avoir subi cette opération, une jeune femme de 27 ans, a reçu une greffe haplo-identique de sa mère. Son état actuel semble être comparable avec celui des patients ayant bénéficié d’un greffon identique. Nous écoutons Veronika Válková :
« Cette jeune patiente va très bien, même si c’est trop tôt après la transplantation pour pouvoir affirmer qu’il s’agit d’un succès. Je serais prudente parce qu’elle a devant elle encore une longue période avant que nous ne puissions en tirer une conclusion positive. »
Selon Antonín Vítek, directeur du programme de transplantations de l’Institut d'hématologie et de transfusion sanguine à Prague, les chances de survie offertes par cette nouvelle méthode sont d’environ 70 %, ce qui est donc le même taux que chez les transplantations « classiques ». Il considère ces résultats comme assez positifs et voit surtout les avantages que peut apporter cette méthode à l’avenir, comme le confirme aussi le chef de la Clinique d’oncologie pédiatrique de Brno, Jaroslav Štěrba :
« Le nombre de complications liées à la transplantation a diminué. De plus, s’il y en a, elles sont mieux maîtrisables. Et pratiquement tout le monde peut trouver un donneur compatible. »Antonín Vítek ajoute également que ce type de traitement est plus rapide et moins cher, puisque l’on trouve un donneur directement dans la famille sans apporter un greffon souvent trouvée dans les registres des donneurs de l’étranger. C’est pour cette raison qu’il commence désormais à être mis en application régulièrement dans d’autres hôpitaux de République tchèque.