Une tâche lourde pour le Parlement - élir un successeur à Vaclav Havel

Deux candidats présidentiels, Petr Pithart et Jaroslav Bures, photo: CTK

Dès ce mercredi 15 janvier, on pourrait connaître le nom de l'homme qui succédera au président Vaclav Havel qui aura quitté le Château le 2 février prochain. Pourtant, cela s'annonce peu probable.

Petr Pithart et Jaroslav Bures,  photo: CTK
La salle Espagnole du Château de Prague accueille députés et sénateurs, réunis pour ce que l'on perçoit dans le pays comme l'événement de l'année : l'élection présidentielle. Quatre candidats, proposés par les différents partis politiques, se disputeront leurs faveurs. Sauf le candidat communiste, les trois ont presque les mêmes chances : Petr Pithart, président du Sénat, candidat des chrétiens-démocrates et des unionistes, Jaroslav Bures, ex-ministre de la Justice, proposé par les sociaux-démocrates, et Vaclav Klaus, ex-leader de l'ODS. Pour que l'élection aboutisse au premier tour déjà, il faut que l'un d'entre eux obtienne les voix de 101 députés et de 41 sénateurs. C'est une alternative à laquelle presque nul ne croit, en Tchéquie, car aucun candidat ne jouit d'un soutien clair et net. Plus encore, un consensus n'existe pas au sein des partis politiques eux-mêmes. C'est vrai surtout pour Jaroslav Bures, que seule une partie des sociaux-démocrates, formation politique la plus forte dans le pays, aimerait voir en tant que futur président. Pourquoi les partis n'ont-ils pas été plus zélés, plus imaginatifs et peut-être plus intelligents, dans leur course au Château ? Pourquoi ne se sont-ils pas donnés plus de peine pour trouver des personnalités fortes et intéressantes que l'ensemble des Tchèques accepteraient volontiers ? En cherchant des réponses, la presse tchèque ne mâche pas ses mots. « L'élection du second Président, depuis la Révolution de Velours, est une féerie bariolée d'actions absurdes, de propos bizarres et de figures tragi-comiques », peut-on lire, par exemple, dans l'hebdomadaire très lu, Tyden.

Vaclav Klaus et Jaroslav Bures,  photo: CTK
L'élection présidentielle en République tchèque se fait, rappelons-le, à trois tours. Si, finalement, personne n'est élu, la République tchèque restera, pour un certain temps, sans chef d'Etat. Comme le veut la Constitution, les compétences présidentielles seraient partagées entre le Premier ministre, Vladimir Spidla, et le chef de la Chambre des députés, Lubomir Zaoralek. Une prompte modification de la Constitution, le cas échéant, en vue d'une élection présidentielle au suffrage universel, est aussi une possibilité, assez souvent évoquée.

A la veille du premier tour de l'élection présidentielle en Tchéquie, tout semble donc possible, y compris une surprise. Celle-ci prendrait le visage et le nom d'un nouveau Président tchèque qui serait connu, contre toute attente, dès ce mercredi déjà.