Vos lettres et vos courriels
Voici une émission pour tous ceux qui aiment la radio et qui sont même en mesure de temps en temps d'adresser une lettre ou un courriel à ceux qui préparent des émissions radiophoniques pour eux. Chaque lettre que nous recevons de votre part, chaque rapport d'écoute est pour nous une preuve irréfutable que nous sommes écoutés et que notre travail n'est pas vain. Voici donc quelques passages des lettres et des courriels que nous avons reçus de votre part ces derniers jours.
« Il y a 25 ans en France naissaient et s'officialisaient sur la bande FM les radios libres et associatives, nous écrit M. Philippe Marsan. Qu'en est-t-il aujourd'hui ? Près de Bordeaux, à Mérignac, en Gironde, se tiendra au quartier d'Arlac, le samedi 2 décembre de 16 à 24 heures, une manifestation avec la présence de six radios locales de la bande FM Gironde. J'y suis invité pour exposer quelques récepteurs anciens dont un « Philips » de 1961 à lampes qui capte la FM. J'évoquerai aussi les ondes courtes et les stations internationales francophones dont Radio Prague. Merci de m'envoyer quelques dépliants et autocollants car il y aura du public petit et grand et l'animation d'atelier radio. »
M. Marsan, merci de toutes vos activités que vous faites pour la radio en général et pour les stations d'ondes courtes dont Radio Prague. Nous pensons que votre information est susceptible d'intéresser tous les amateurs de radio et pas seulement ceux de Gironde. Dans un autre courriel, M. Marsan revient encore sur notre émission littéraire dont le sujet était un livre que ses auteurs Ivo Mathe et Ladislav Spacek ont consacré à l'étiquette.
« A propos de l'étiquette, des traditions, des bonnes manières, écrit-il, en France on ressent un engouement pour l'apprentissage des danses dites de salon comme la valse viennoise, le tango, etc. En est-t-il de même en Tchéquie ? La valse est-elle associée aux bonnes manières? Danse-t-on encore le quadrille? »
C'est déjà une tradition. En Tchéquie les danses dites de salon ne disparaissent pas malgré les temps qui changent et la mode des discothèques ou les danseurs ne font que se débattre sur un rythme effréné sans se soucier vraiment de leurs partenaires. Les jeunes Tchèques suivent pourtant des cours où l'on leur apprend les danses classiques, la valse, la polka et même la polonaise, ainsi que les danses modernes, comme le tango, le tchatcha, la rumba, etc.
Evidemment, ces cours de danse sont aussi une voie pour apprendre aux jeunes les bonnes manières et les principes de l'étiquette. Souvent en cette saison, en automne et au début de l'hiver, on rencontre le soir dans les villes tchèques des garçons en costume cravate et des jeunes filles en robe de soir qui vont justement à leur cours de danse. Ces cours se terminent en général par un grand bal auquel on invite aussi les parents. De même, les concours de danse sont très populaires et on en voit souvent à la télévision.
Actuellement, la télévision publique tchèque présente dans une série d'émissions un grand concours intitulé « StarDance - Quand les stars dansent » auquel participent des comédiens et comédiennes connus et des présentateurs du petit écran. Le concours a un taux d'audience élevé et il est bien probable que grâce à lui la popularité de danses de salon parmi les jeunes tchèques va encore augmenter.
Pour remercier M. Marsan de son courriel, de ses questions et de son intérêt pour Radio Prague, voici encore une citation de la lettre que nous avons reçue de la part de M. Hervé Brien, de Talence, en France :
« Lors du dernier courrier des auditeurs, vous avez évoqué les plus fidèles des fidèles et particulièrement Philippe Marsan, écrit-il. A mon tour, je voudrais faire la même chose et lui dire merci pour m'avoir fait découvrir Radio Prague. J'ai rencontré Philippe il y a quatre ou cinq ans et la même passion des radios anciennes nous animant, nous faisions à l'époque partie de l'association Rétro-Phonia qui est maintenant Radiofil, nous avons exposé à Bordeaux quelques-uns de nos postes de radio lors d'une manifestation au cinéma Mégarama. Je vous adresse une photo de Philippe prise à cette occasion. Mes obligations professionnelles m'ont fait perdre de vue Philippe, mais c'est toujours avec plaisir que j'entends évoquer son nom. Un grand merci à cet infatigable ambassadeur de la radio ancienne et de Radio Prague. »
«Je voudrais vous informer de la parution récente du livre bilingue V nadejich samoty - Dans les espérances solitaires (douze poèmes de l'oeuvre de Bohuslav Reynek choisis et traduits en français), nous écrit Mme Lenka Froulikova de l'Université de Nancy. Le livre a été publié aux éditions Bonaventura et contient plusieurs gravures à la pointe sèche de l'auteur, obtenues des plaques originales. Il est accompagné des souvenirs de Jiri et Daniel Reynek, fils du poète et graveur, et de la postface écrite par la spécialiste française de l'oeuvre de Reynek, Annick Auzimour. Au Salon d'automne de Havlickuv Brod, on a attribué au livre le Prix du plus beau livre de Belles Lettres. Une remarque encore: les poèmes ont été traduits en collaboration de l'enseignant de tchèque à l'Université Nancy 2 et de son étudiant Stanislas Markiewicz, formé en Lettres Modernes, en langue et en culture tchèques à cette université, qui veut se consacrer, dans son avenir, à l'enseignement du français en République tchèque, mais surtout à la traduction de la littérature tchèque en français. Un beau début, qu'en pensez-vous? »
Nous pensons que c'est une très belle initiative et ajoutons pour l'ensemble de nos auditeurs quelques informations sur Bohuslav Reynek. Ce poète, traducteur et graveur remarquable, a vécu entre 1892 et 1971. D'abord membre du groupe réuni autour du poète et éditeur catholique Josef Florian, Bohuslav Reynek s'est peu à peu imposé dans les lettres tchèques grâce à la sincérité de sa poésie aux inspirations religieuses et rustiques. Il a passé pratiquement toute sa vie dans une ferme isolée sur le Plateau tchéco-morave aux milieux des champs et des animaux domestiques. Cette vie rude à l'écart du monde dans la simplicité et le dénouement ne manquait pas cependant d'une certaine poésie quasi romantique. Elle a été partagée par la femme de Bohuslav Reynek, la poétesse française Suzanne Renaud.
Bohuslav Reynek s'est habitué à l'hostilité des autorités communistes qui cherchaient à rendre sa vie encore plus difficile. Ni la rudesse de son existence, ni la disgrâce du régime n'arrivaient à ébranler la sérénité de cet homme qui a su réduire au minimum ses besoins et est finalement devenu une véritable personnification de la modestie et de l'humilité. Tout cela s'est reflété dans ses poèmes d'une pureté et d'une simplicité émouvantes. La poésie n'était pas cependant l'unique art de sa vie. Il était aussi peintre et dessinateur, et vers la fin de sa vie il a créé une série de gravures à la pointe sèche qui lui ont assuré une place remarquable parmi les graveurs tchèques. Sur les ondes de Radio Prague nous parlons assez souvent de cet artiste exceptionnel.