Centenaire d'Olga Scheinpflugova
Il y a cent ans, le 3 décembre 1902, naissait la comédienne, romancière et dramaturge tchèque, Olga Scheinpflugova. Fille de l'écrivain Karel Scheinpflug, femme de l'écrivain Karel Capek, elle avait aussi des ambitions littéraires, mais elle a consacré la plus grande partie de son talent au théâtre. Les vieilles photos montrent les métamorphoses de son visage dans de nombreux rôles qu'elle jouait au Théâtre de Vinohrady et au Théâtre national de Prague. Elle a souvent joué dans des pièces françaises. Jeune, elle a été applaudie dans "La vie est belle" de Marcel Achard, dans "La Voix humaine" de Jean Cocteau, dans une adaptation pour le théâtre de Madame Bovary de Flaubert. Vers la fin de sa vie, elle a incarné d'une façon inoubliable l'héroïne de "La Folle de Chaillot" de Jean Giraudoux. Elle a connu la gloire, mais aussi de longues périodes de persécution et de disgrâce, notamment pendant la Seconde guerre mondiale et sous l'arbitraire communiste dans les années cinquante. Le dégel politique et la démocratisation du régime dans les années soixante lui ont apporté une réhabilitation artistique et de nouveaux rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma. C'est pendant cette dernière période qu'elle a finalement pu déployer son art mûr, robuste et chaleureux. Les vieilles femmes qu'elle jouait à cette époque-là restent gravées dans la mémoire du public, encore aujourd'hui. Elle est morte en plein travail en 1968. Son dernier rôle était celui du personnage principal de "La mère", pièce écrite à la veille de la Seconde Guerre mondiale par son mari Karel Capek comme une accusation ardente contre ceux qui exposaient les innocents aux horreurs des conflits militaires.