Climat : grève étudiante, « car nous sommes ceux qui allons élever nos enfants dans ce contexte »
Depuis lundi et jusqu’au jeudi 17 novembre, des étudiants pragois se mettent en grève en faveur du climat. C’est sur la place Jan Palach que le premier rassemblement a eu lieu. A cette occasion, RPI a pu s’entretenir avec une des étudiantes participant au mouvement.
« Je m’appelle Alžběta Holcová, je suis tchèque, et je suis de Prague. J’étudie le journalisme, mais aussi la politologie et la géographie. Je suis venue ici pour la grève, parce que je m’intéresse beaucoup aux questions climatiques, du réchauffement climatique, et de l’écologie. J’aime trier mes déchets et mettre en place d’autres initiatives écologiques dans mon quotidien. Je fais partie du groupe des médias au sein du mouvement, et aussi du groupe de la faculté des sciences sociales, parce que le journalisme se trouve dans cette faculté. »
Est-ce que tu peux nous présenter les évènements qui vont se dérouler cette semaine ?
« La grève a juste commencé ce lundi 14 novembre, et le programme est varié. On retrouve des débats, des séminaires, des workshops. Durant les soirées, nous avons un programme culturel et musical. En ce qui concerne les débats, on retrouve des experts qui s’intéressent à la réforme de l’économie carbonée vers une économie renouvelable. Nous avons invité beaucoup d’experts concernant ces sujets, nous avons aussi des plénums, des débats.
Les évènements se clôturent jeudi par une manifestation qui va se dérouler dans la rue. Ce jeudi, on va célébrer les 33 ans de la révolution de Velours. Les étudiants, pendant cette manifestation en 1989, ont manifesté contre le régime communiste. Nous, on manifeste non pas contre le régime, mais contre le gouvernement, qui ne fait rien pour la justice climatique, ils ne prennent pas cela comme une priorité. »
Quelles sont vos revendications personnelles aujourd’hui, pourquoi vous vous sentez intégrée à cette lutte contre le dérèglement climatique ?
« Je pense que le réchauffement climatique est très grave maintenant. On le voit par exemple avec les feux de forêts dans nos régions ou avec les inondations. On remarque dans le monde beaucoup de changements climatiques naturels, des catastrophes naturelles, et ce n’est pas normal. »
Quelles sont vos revendications à l’égard du gouvernement et de la faculté ?
« Nous avons créé deux listes de revendications. Une liste pour le gouvernement et une pour la faculté. Pour le gouvernement, nous demandons de créer un groupe d’experts et des personnes qui vont vraiment s’intéresser à cette problématique du climat. Il faut le faire dans l’année à venir, à partir d’aujourd’hui. Il faut aussi arrêter de financer les grands pollueurs, et soutenir les énergies renouvelables. »
Est-ce que les manifestations en faveur de l’environnement sont courantes en Tchéquie ?
« Oui, c’est très courant parce que nous avons des manifestations ‘Fridays for future’. Ce sont des écoliers ou des lycéens, qui ne manifestent pas tous les vendredis, mais une majorité de vendredis. Ils font la grève, ils ne vont pas à l’école. Ils manifestent aussi pour le climat, pour leur futur, parce que c’est nous qui allons subir les conséquences du dérèglement climatique, et qui allons élever nos enfants dans ce contexte. Si l’on continue à se comporter comme aujourd’hui, au même rythme, la planète va mourir. »
Est-ce que le mouvement est uniquement mené par les jeunes ou est-ce que vous observez qu’il y a aussi des personnes plus âgées qui s’investissent ?
« Je pense qu’il y a beaucoup de professeurs qui rejoignent le mouvement. Par exemple mes parents soutiennent cette manifestation, et les actions menées, parce que ce type de manifestation est très attractif pour les médias, et c’est aussi une direction qui peut nous rassembler. »
