Coup d’envoi de la Semaine de la culture tchèque à Nancy
Depuis 15 ans, le département de langue tchèque de l’Université de Lorraine, à Nancy organise la Semaine de la culture tchèque, dans le cadre des Semaines des cultures d’Europe centrale. Cette semaine tchèque commence ce mercredi avec le vernissage de l’exposition de l’artiste Marcela Vichrová, qui s’achèvera fin mars. Lenka Frouliková, professeur de tchèque à Nancy, organisatrice de l’événement nous en dit plus sur le programme et sur l’exposition :
Parmi les événements organisés dans le cadre de cette Semaine tchèque, vous faites un focus intéressant sur la villa Tugendhat…
« C’est le résultat d’une belle coïncidence. A Nancy existe l’Association Franco-Tchéquie. Notre conférencier, Frédéric Goltl, en est membre. Il est architecte et est né en Lorraine. Son travail de fin d’études portait sur la Ringstrasse de Brno où il a séjourné à partir de mars 1995. Il y a découvert avec passion le fonctionnalisme tchèque des années 1919-1939 et aussi la villa Tugendhat. Il va donc parler de cette villa, un chef d’œuvre du mouvement moderne en Moravie. Il a préparé sa conférence sous forme de projections et je pense qu’il va aussi parler du roman de Simon Mawer, ‘Le palais de verre’, qui parle de la villa Tugendhat. »La littérature n’est pas oubliée : vous avez un rendez-vous littéraire consacrée aux connexions entre l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal et le cinéaste Jiří Menzel qui a adapté nombre de ses ouvrages…
« Il faut dire que c’est un peu lié à l’exposition de Marcela Vichrová. En effet, elle a contribué à la peinture murale en l’honneur de Bohumil Hrabal et qui se trouve à Prague-Libeň, où a vécu l’écrivain. Voilà pourquoi nous avons voulu présenter, avec mes étudiants de langue tchèque, l’œuvre de Bohumil Hrabal. Nous avons choisi une de ses nouvelles, Romance. Nous avons choisi de faire une soirée littéraire où il y aura aussi de la musique car certains de mes étudiants sont aussi musicologues… Cette soirée littéraire sera aussi accompagnée de musique tchèque, bien sûr. Et parce que beaucoup de romans et nouvelles de Hrabal ont été filmées par Jiří Menzel, cette soirée sera suivie par la projection d’extraits du film ‘Moi qui ai servi le roi d’Angleterre’, car nous allons parler de ce roman dans le cadre de la présentation de l’écrivain. »Vous avez également une autre projection d’un film tchécoslovaque, du réalisateur slovaque Juraj Jakubisko. C’est présenté comme étant un focus sur la nouvelle vague tchécoslovaque. Pourquoi avoir choisi cette période du cinéma tchèque et non pas des films plus récents ? Est-ce parce que la nouvelle vague représente le meilleur du cinéma tchèque ?
« Comme je le disais, tout est un peu lié. Parce que Jiří Menzel est lié à la nouvelle vague, comme Juraj Jakubisko, c’est pour cette raison que nous avons choisi le film de ce dernier, ‘Les oiseaux, les orphelins et les fous’. C’est vrai que la nouvelle vague est une période célèbre dans la cinématographie tchèque. Mais, il y a aussi une deuxième raison pour laquelle nous avons choisi ce film. Notre Semaine de la culture tchèque n’est pas destinée uniquement à nos étudiants de tchèque, mais à tout le public. Il n’y a pas énormément de films tchèques récents qui ont des sous-titres en français. Tout notre public ne parler pas tchèque, donc nous devons choisir des films où existe la VOST. C’est donc plutôt un choix réaliste. »