Donald Trump, un président américain qui sait où se trouve la République tchèque
Donald Trump a pris officiellement ses fonctions de 45e président des Etats-Unis ce vendredi, après avoir, comme de tradition, prêté serment. Si, comme ailleurs dans le monde, cette cérémonie d’investiture ne laisse pas les Tchèques indifférents, c’est aussi parce que le nouveau chef de l’Etat américain entretient une relation « particulière » avec la République tchèque.
« Et ce parce que je partage son opinion sur des questions comme la migration mais aussi la lutte contre le terrorisme islamiste. »
Parfois surnommé « le Donald Trump tchèque » - « un compliment » considère-t-il - Miloš Zeman s’est même voulu très élogieux à l’égard de son homologue américain ; un mode de communication qui lui vaudra d’être reçu à Washington en avril prochain et que les deux hommes, jamais avares de déclarations polémiques et des formules fortes, ont en commun, ne serait-ce que selon le président tchèque :
« J’apprécie particulièrement aussi la façon qui est celle de Donald Trump de se comporter en public. Il s’exprime certes parfois rudement, mais toujours très clairement et de manière compréhensible. Il évite le politiquement correct qui, selon moi, est davantage une suite de phrases vides de sens qu’autre chose. »Mais la relation entre la République tchèque et Donald Trump, qui a apprécié ce soutien public en provenance du Château de Prague, ne s’arrête pas à l’admiration de Miloš Zeman. C’est aussi une histoire de famille. Le milliardaire américain a en effet d’abord été marié durant quinze ans à une Tchèque, l’ancienne mannequin d’origine morave Ivana Zelníčková, mieux connue sous nom d’Ivana Trump ; une femme elle aussi d’affaires avec laquelle il a eu trois enfants : deux fils Donald junior et Eric, et une fille Ivanka. Le plus âgé des trois parle même couramment tchèque, les deux autres ne maîtrisant que quelques mots et phrases. Enfin, Ivana Trump a fait part de son souhait, vu d’un bon œil par Miloš Zeman, de devenir la prochaine ambassadrice des Etats-Unis en République tchèque. Elle succèderait alors à Andrew Schapiro, un ambassadeur proche de Barack Obama dont la mission a pris fin ce vendredi avec l’investiture de Donald Trump et qui entretenait ces derniers mois des rapports exécrables précisément avec le président Zeman et son entourage.
Pour autant, si Prague n’a pour l’heure pas de raison particulière de craindre une détérioration de ses échanges avec les Etats-Unis, c’est aussi, entre autres, parce que Donald Trump et Miloš Zeman, qui se sont entretenus par téléphone début décembre, défendent une position similaire vis-à-vis de la Russie. Les deux hommes ne cachent pas qu’ils sont favorables à un rapprochement avec Vladimir Poutine.Tout cela n’enlève rien au fait, comme le notaient justement des slavistes américains dans un article publié ce vendredi par l’agence de presse ČTK, que la République tchèque ne reste qu’un petit pays de dix millions d’habitants qui, en tant que tel, ne peut guère plus intéresser le nouveau chef de la Maison blanche que les autres présidents américains. Et ce même si, comme l’avait malicieusement fait remarquer le Premier ministre Bohuslav Sobotka suite à sa victoire aux élections, « Donald Trump, à la différence de certains de ces prédécesseurs, sait au moins où se trouve la République tchèque ». Et c’est là effectivement déjà un bon point de départ.