Education : les sections tchèques en France célèbrent leur centenaire
Ce jeudi 4 mai, les sections de lycéens tchèques à Nïmes et Dijon - initiées en 1920 - fêtent leurs 100 ans, avec du retard à cause de la pandémie.
Jiří Hnilica, directeur du Centre tchèque de Paris et historien de formation, a publié un livre sur le sujet :
« Ce jeudi, le lycée Carnot de Dijon va enfin célébrer ce centenaire, reporté à cause de la pandémie, avec plusieurs événements dont l’inauguration de l’exposition qui a pu être voir à l’Institut français de Prague. Il y aura débat et conférence, des rencontres et aussi le fameux spectacle des élèves tchèques qui sont en ce moment scolarisés au lycée. »
Si vous aviez un profil à sélectionner parmi toutes celles et ceux qui ont fait une partie de leur scolarité dans ces sections tchèques en France, ce serait qui ?
« Il s’agit des destins de plusieurs centaines de personnes et chaque destin est unique donc c’est un peu compliqué d’en choisir un. Ce qui m’a vraiment marqué et impressionné c’est le destin collectif des élèves de Dijon et de Nîmes en 1939/1940. Il y a 17 jeunes de 17 ou 18 ans qui ont refusé de rentrer au pays et qui se sont volontairement engagés dans l’armée tchécoslovaque, dans la campagne de France, avant d’émigrer - notamment aux Etats-Unis. Cet engagement de la jeunesse tchécoslovaque courageuse et profondément patriotique est selon moi un moment fort de cette histoire. »
Un exemple parmi ceux-là ?
« Par exemple Jan Paroulek, élève au lycée de Nîmes, devenu général de l’armée tchécoslovaque, mais éliminé de l’armée pendant les purges et envoyé 10 ans en prison et dans les mines d’uranium. Il s’est engagé pendant le Printemps de Prague. J’ai eu le plaisir de le rencontrer et ce courage et patriotisme qu’il portait en lui était pour moi en tant que chercheur une expérience pleine d’émotions. »
C’est parti pour un autre centenaire de ces sections ?
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« Comme on l’a souvent répété, les ruptures de l’histoire de ces sections correspondent à la fermeture des frontières chez nous et la rupture des relations franco-tchèques. A l’heure où le bilatéral est moins important qu’avant, cette question de la continuation des sections tchèques est une question politique, de diplomatie culturelle, de politique scolaire. Mais je suis très optimiste car la célébration de ce centenaire montre leur importance. »