En Suisse de Bohême, la forêt brûlée renaît de ses cendres
Cet été, le plus grand incendie de l’histoire de la République tchèque a ravagé près de 1 060 hectares de forêt dans le parc national de la Suisse de Bohême, dans le nord du pays. Les vastes zones détruites par le feu offrent désormais aux scientifiques une opportunité unique de recherche.
Spécialiste de la géobotanique à l’université d’Ústí nad Labem, Michal Hejcman a expliqué à la Radio tchèque :
« Nous pouvons observer ici toutes sortes de phénomènes liés au feu. D’un côté, nous voyons les zones dévastées par l’incendie : ce sont les forêts d’épicéas, où les arbres étaient attaqués par le scolyte. De l’autre côté, il y a une forêt de chênes intacte. Personnellement, je m’occupe de l’analyse de la cendre. C’est un engrais minéral vraiment intéressant qui a un effet à long terme sur l’écosystème. »
Selon Michal Hejcman, la cendre est le plus ancien engrais utilisé par l’homme depuis la préhistoire. Le chercheur a prélevé à ce jour une centaine d’échantillons sur le site du parc national. Il examine la quantité de phosphore, de plomb et de carbone du sol :
« Il sera intéressant de calculer la quantité de carbone présente dans cet écosystème avant qu’il ne brûle. Nous pourrons alors évaluer l’empreinte carbone de cet incendie. »
Le chercheur Michal Baka, quant à lui, étudie les organismes qui repoussent dans la forêt brûlée, par exemple des champignons et des mousses rares :
« Je travaille dans un laboratoire où nous analyserons ces organismes. Je suis ici depuis une semaine. Avec mon collègue, nous passons des journées entières dans le parc, et les nuits aussi, parce que nous dormons à la belle étoile, pour ne pas perdre de temps. »
Les scientifiques de l’université d’Ústí nad Labem sont persuadés que la forêt ravagée de la Suisse de Bohême régénérera rapidement. Probablement causé par l’activité humaine, l’incendie s’est déclaré dans le plus jeune parc national du pays, le 24 juillet dernier, avant de passer en Allemagne voisine.
Epaulés par leurs collègues étrangers, les pompiers tchèques, professionnels et volontaires, ont réussi à l’éteindre au bout de vingt jours de lutte intense. Près de 6 000 personnes ont participé à l’opération, de même que des avions spéciaux d’Italie et de Suède et des hélicoptères venus de Pologne et de Slovaquie. Plusieurs villages ont dû être évacués.
Le parc national a été partiellement rouvert aux visiteurs à la mi-août, mais certains endroits, notamment la populaire destination touristique de Pravčická brána, restent fermés. Toutes les informations sur l’accès au parc sont régulièrement mises à jour sur son site Internet au https://www.ceskesvycarsko.cz/en/node/1970.