Exposition : les mille et une facettes de Jan Švankmajer
Basée sur la monographie « Jan Švankmajer : Possibilités du dialogue, entre film et création libre », une exposition éponyme consacrée à l’œuvre du réalisateur, plasticien, poète et marionnettiste tchèque débute ce jeudi au Centre tchèque de Prague pour s’achever le 14 septembre prochain. Elle sera par la suite amenée à voyager dans le réseau des centres tchèques dans le monde. Bertrand Schmitt, coauteur de l’ouvrage comme de l’exposition, a répondu aux questions de Radio Prague sur cet événement.
Jan Švankmajer, a-t-il été associé à la conception de l’exposition ?
« Jan Švankmajer a été associé à la conception de la monographie, on lui a demandé s’il était d’accord pour cette exposition. Ensuite, František Dryje qui fait partie du groupe surréaliste avec Jan Švankmajer depuis plus d’une vingtaine d’années, et moi-même qui travaille avec Jan Švankmajer également depuis une vingtaine d’années, nous connaissons parfaitement son œuvre et il nous a fait confiance. Il nous a donné carte blanche en disant qu’on pouvait faire comme on voulait. On lui a donné notre projet une fois terminé et il nous a donné son accord. »Jan Švankmajer est surtout connu pour son travail de réalisateur mais il a aussi touché à beaucoup d’autres arts. Quelles sont les facettes de son œuvre qui sont proposées à l’exposition ?
« Oui, effectivement, et cela est une volonté que Jan Švankmajer a toujours, c’est-à-dire quand on présente son travail, il ne veut pas que son travail soit séparé. A cela correspond notamment le principe de la monographie qui présente l’ensemble des facettes du travail de Jan Švankmajer que ce soit aussi bien des facettes connues comme les films, que ce soit l’animation ou avec des acteurs, mais surtout aussi son travail de plasticien, de poète, de marionnettiste, qui est beaucoup moins connu. C’est un aspect sur lequel nous sommes revenus dans la monographie. Il y a également ses collaborations avec d’autres réalisateurs et son travail avec son épouse, malheureusement décédée, Eva Švankmajerová. »
Vous avez évoqué lors d’un précédent entretien accordé à Radio Prague et portant sur la monographie, qu’il y a cet aspect de violence et d’agressivité qui ressort de l’œuvre de Jan Švankmajer, comment l’avez-vous transcrite dans cette exposition ?« Cela apparait de façon sous-jacente, ce n’est pas en exergue de façon séparée, cela fait partie de son travail, donc dans les différents films ou dans les différentes œuvres où il a pu travailler sur l’agressivité parce que pour lui ce n’est pas la violence, c’est plutôt l’agressivité, c’est-à-dire comment l’individu ou la société essaient de réagir à des stimuli que ce soit la peur, l’angoisse, les obsessions, donc une sorte d’autodéfense, une sorte d’exorcisme. Ces choses-là apparaissent effectivement dans certains de ses films ou dans certaines de ses œuvres que ça soit par exemple dans le tactilisme qui est un aspect très particulier de son travail. Il y a un panneau particulier qui montre comment il a travaillé sur le tactilisme, comment il a essayé de toucher ou avoir des sensations tactiles dans son travail. Donc cela peut apparaître de façon sous-jacente. »
L’exposition début ce jeudi, 28 août, elle s’achève le 14 septembre à Prague. Ensuite, elle est destinée à voyager. Quel va être son itinéraire ?« Ce sont des choses qui dépendent plutôt des centres tchèques mais je sais que l’exposition va déjà tourner ici en République tchèque lors de différentes manifestations. Elle va également aller à l’étranger dans les centres tchèques surtout de façon concomitante avec des festivals de film ou avec des expositions ou des rétrospectives qui seraient consacrées au travail de Jan Švankmajer. »