Foot : Ivan Hašek de retour à la tête de la sélection tchèque, avec le Mondial 2026 en ligne de mire

Ivan Hašek

Un peu plus d’un mois après sa qualification pour la phase finale de l’Euro 2024, l’équipe de Tchéquie de football a enfin un nouveau sélectionneur. Comme cela était annoncé par les médias depuis quelques semaines, Ivan Hašek a bien été nommé, jeudi. Ancien capitaine de la Reprezentace, ancien président aussi de la Fédération tchèque de football, l’ex-entraîneur de Strasbourg et de Saint-Étienne retrouve ainsi des fonctions qu’il avait déjà occupées pour une courte durée en 2009.

La Fédération tchèque de football n’ayant pas souhaité faire appel à un entraîneur étranger, le Slavia Prague ayant refusé de libérer son coach Jiří Trpišovský, Ivan Hašek, qui était libre de tout engagement depuis la fin de sa mission à la tête de la sélection libanaise en 2022, est vite apparu comme un choix évident pour succéder à Jaroslav Šilhavý. Celui-ci avait démissionné de son poste de sélectionneur en novembre dernier, malgré la qualification de la Tchéquie pour la phase finale à l’Euro 2024.

Présenté aux médias jeudi midi, Ivan Hašek a d’abord fait part de sa joie de retrouver une équipe nationale qu’il avait déjà dirigée le temps de cinq matchs en 2009, à une époque où il occupait aussi les fonctions de président de la Fédération tchèque :

« C’est pour moi un grand honneur d’entraîner l'équipe nationale tchèque, c’est le summum pour tout entraîneur. Il était important pour moi de relever ce défi. Je rêve depuis toujours de participer à une Coupe du monde en tant qu’entraîneur. J’ai eu l’occasion d’y participer en tant que joueur et c’est une compétition qui est sans commune mesure avec un championnat d’Europe. C’est le jour et la nuit. Avec la contribution de chacun, nous ferons de notre mieux pour réussir. Je pense que j’ai autour de moi des jeunes gens qui ont une énergie positive et comptent parmi les plus compétents dans ce qu’ils font. »

Si bien évidemment il s’agira également de faire bonne figure à l’Euro en Allemagne en juin prochain, où la Tchéquie, dans le groupe F, affrontera le Portugal, la Turquie et un barragiste, Ivan Hašek, qui était le capitaine de l’équipe de Tchécoslovaquie quart-de-finaliste malheureuse du mémorable Mondiale italien en 1990, quelques mois seulement après la chute du régime communiste, a été nommé avec l’objectif d’enfin qualifier la Reprezentace pour une Coupe du monde, une compétition à laquelle elle n’a plus participé depuis 2006.

Lorsque nous l’avions rencontré à Prague au printemps dernier, à une époque où personne encore ne l’imaginait prendre la sélection en charge, Ivan Hašek, dans un français toujours très correct, avait d’ailleurs expliqué qu’à ses yeux, disputer de nouveau une phase finale de Coupe du monde constituait une priorité pour replacer le football tchèque sur le devant de la scène internationale :

« Il y a désormais beaucoup de jeunes joueurs [en sélection]. Ce n’est plus comme il y a quelques années où des joueurs de plus de trente ans débutaient parfois en équipe nationale. Cela veut dire que l’on construit une équipe qui pourrait être prête pour la prochaine Coupe du monde. Je considère le championnat d’Europe comme une préparation aux éliminatoires de la Coupe du monde. Selon moi, cela est donc une bonne chose en ce qui concerne la sélection. Le football tchèque a besoin de se qualifier pour une Coupe du monde parce que, bon, aujourd’hui, la moitié des pays européens participent à la phase finale de l’Euro... Nous devons donc travailler sur un horizon d’au moins quatre ans. Encore une fois, l’objectif prioritaire est d’être compétitif pour les éliminatoires de la Coupe du monde. Que la Tchéquie participe au championnat d’Europe, cela n’intéresse personne. Cela ne changera que si l’on parvient à se qualifier pour une Coupe du monde. Or, nous étions absents des dernières. »

Ivan Hašek | Photo: ČT

Pour parvenir à cet objectif, Ivan Hašek, qui, sur le ton de la plaisanterie, s’est dit aussi très heureux de redevenir la cible des critiques, entend pratiquer un jeu plus attrayant que celui qui a souvent valu les reproches des supporters et des médias à son prédécesseur à la tête de la sélection tchèque :

« Nous voulons pratiquer un football moderne qui sera adapté aux caractéristiques des joueurs dont nous disposons. Je ne vais pas vous dire que nous allons jouer de manière offensive, presser tous nos adversaires et leur mettre dix buts. Mais je vous promets que nous ferons de notre mieux pour pratiquer un jeu qui puisse plaire au public et voir des éléments modernes comme ceux que nous voyons dans le jeu du Sparta, du Slavia ou de Plzeň. »

Jeudi, l’ancien entraîneur de Strasbourg (2001-2003) et de Saint-Étienne (2006-2007), qui continue de suivre la Ligue 1 d’un œil attentif et avait d’ailleurs investi dans le club alsacien peu après sa liquidation au début des années 2010, s’est dit résolument optimiste quant aux perspectives d’un football tchèque qui, après quelques années de disette, remonte désormais la pente :

« Le football tchèque a connu un certain nombre de succès ces derniers temps. Sans peut-être que nous en prenions pleinement conscience, nous sommes de nouveau qualifiés pour l’Euro, les Espoirs ont eux aussi participé à la phase finale du dernier championnat d’Europe et l’équipe nationale féminine évoluera prochainement en Ligue des Nations A. Nos clubs font très bonne figure dans les coupes d’Europe en pratiquant un jeu séduisant. Le public est nombreux au Slavia, au Sparta, à Plzeň ou aux Bohemians et je pense que faire en sorte que les gens prennent du plaisir est aussi une tâche très importante pour nous. »

L’équipe de Tchéquie de football disputera son premier match et entamera ainsi sa préparation à l’Euro sous les ordres de son nouveau sélectionneur en mars prochain face à un adversaire dont l’identitié n’a pas encore été dévoilée.

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