Foot : Liverpool et Milan AC, deux affiches de Ligue des champions pour le Sparta et le Slavia

Qazim Laci et Lukáš Haraslín

Brillant vainqueur des Turcs de Galatasaray (4-1), jeudi, devant son public, au bout d’une soirée riche en rebondissements, le Sparta a rejoint son rival du Slavia en 8es de finale de la Ligue Europa. Deux affiches de rêve y attendent les Pragois, puisqu’ils affronteront respectivement le FC Liverpool et le Milan AC (les 7 et 14 mars).   

Jamais probablement encore depuis la partition de la Tchécoslovaquie et la fin d’un championnat qui proposait alors de belles rivalités entre les deux peuples qui composaient l’État commun, le football tchèque de clubs ne s’était aussi bien porté que cette saison. La nette victoire du Sparta en barrages de la Ligue Europa, amplement méritée aux dépens d’un géant turc à côté de ses pompes en deuxième mi-temps, en concédant notamment trois buts, a confirmé cette réjouissante réalité. En plus d’offrir une nouvelle soirée européenne pleine d’émotions à leurs supporters, comme il y a en a eu plusieurs autres déjà depuis l’été dernier, les Pragois ont confirmé l’excellente santé actuelle du football tchèque.

Il faut presque se pincer pour y croire : pour la première fois de l’histoire, ce sont en effet pas moins de trois de ses clubs qui disputeront les 8es de finale des compétions continentales : le Sparta et le Slavia, donc, en Ligue Europa, et le Viktoria Plzeň en Ligue Europa Conférence, où le club de Bohême de l’Ouest est le seul et unique à avoir remporté tous ses matchs de groupe à l’automne dernier. Une performance, compte tenu de ses moyens économiques limités, d’ailleurs sans doute pas suffisamment soulignée et qui lui vaudra d’affronter le Servette de Genève au prochain tour.

Jeudi, alors qu’il avait un but de retard à remonter au coup d’envoi après sa courte défaite (2-3) concédée au match aller à Istanbul la semaine dernière, le Sparta a livré une prestation aboutie sur tous les plans du jeu, qui en fera un digne adversaire de Liverpool lors de sa réception à Prague dans déjà moins de deux semaines.

Jan Kuchta | Photo: Michal Kamaryt,  ČTK

Un match parfait

Indrit Tuci  (à gauche) | Photo: Michal Kamaryt,  ČTK

Accrochés à la mi-temps (1-1), après que Abdülkerim Bardakcı, de la tête (16e minute), a rapidement répondu à l’ouverture du score de leur excellent défenseur latéral droit équadorien Angelo Preciado (8e), les Pragois ont tout renversé en deuxième période.

Entré en jeu quelques instants plus tôt, juste avant l’expulsion du défenseur turc Kaan Ayhan (70e) coupable d’une faute grossière (semelle), l’attaquant albanais Indrit Tuci, de la tête à la réception d’un centre, a d’abord redonné l’avantage au Sparta (74e), avant que l’ailier slovaque Lukáš Haraslín, d’une frappe croisée du gauche (80e), puis enfin l’avant-centre international tchèque Jan Kuchta, à la conclusion d’un ultime contre (90e + 6), ne plongent définitivement le stade de Letná, déjà en fusion depuis un bon moment, dans un bonheur absolu.

Peu après un coup de sifflet final marqué par une grosse échauffourée provoquée par le banc de touche de Galatasaray, Brian Priske, l’entraîneur danois qui a transformé le Sparta depuis son arrivée à Prague il y a un an et demi, n’a pas tari d’éloges sur la prestation XXL de son équipe :

Brian Priske | Photo: Petr David Josek,  ČTK/AP

« Nous avons assisté à une performance collective pleine du Sparta. L’une des meilleures, je dirais même, que j’ai vues depuis longtemps. Tactiquement, techniquement et physiquement, les joueurs ont été parfaits. Nous avons aussi fait preuve d’une grande maturité dans un match de coupe d’Europe, devant un public lui aussi exceptionnel. Je suis très fier des garçons, ils le méritent ! »

Fiers, les supporters du Sparta l’étaient, eux aussi. Dans les bistrots des petites rues sombres qui mènent au stade, leurs chants ont résonné et la bière a coulé à flots jusque tard dans la nuit, jeudi. Au loin, alors qu’au fil de nos pas la lumière des projecteurs s’éloignait, il nous a même semblé déjà entendre un petit air de « You’ll Never Walk Alone ». Juste un songe, pensait-on alors encore...

mots clefs:
lancer la lecture