JO 2024 : deux médailles après une semaine, un bilan provisoire frustrant pour les Tchèques à Paris
Avec l’or du double mixte en tennis et le bronze dans l’épreuve d’épéé par équipes en escrime, vendredi dernier, la Tchéquie n’a jusqu’à présent décroché "que" deux médailles aux Jeux olympiques à Paris. Au bout d’une première semaine souvent frustrante, il s’agit d’un bilan provisoire très éloigné des objectifs annoncés avant le début de la compétition.
Il aura donc fallu attendre une semaine, après la cérémonie d’ouverture, pour voir, enfin, des Tchèques monter sur un podium à Paris, puis entendre résonner « Kde domov můj ». Ce sont même cinq athlètes qui, d’un coup ou presque, ont mis fin à ce qui, au fil des journées de compétition et des déceptions, commençait à ressembler à une interminable attente.
En effet, juste après la médaille de bronze décrochée par les escrimeurs Martin Rubeš, Jiří Beran, Jakub Jurka et Michal Čupr en battant la France sur le fil (43 touches à 41) dans la petite finale de l’épreuve d’épée par équipes, vendredi en début de soirée, Kateřina Siniaková et Tomáš Macháč se sont, eux, parés d’or en s’imposant en finale du tournoi du double mixte de tennis. Au bout du suspense, les deux joueurs tchèques ont fini par dominer la paire chinoise composée de Xinyu Wang et Zhizhen Zhang dans le super tie-break (6-2, 5-7, 10-8).
Alors que Siniaková, déjà vainqueur en double dames à Tokyo il y a trois ans, est montée sur la première marche d’un podium olympique pour la deuxième fois de sa carrière, pour Tomáš Macháč, en revanche, il s’agissait d’une grande première :
« Le double mixte est une discipline particulière. On ne s’entraîne pas à le jouer, c’est un tournoi que l’on dispute sans préparation et vous avez même un petit bloc psychologique quand vous êtes un homme car il y a une femme de l’autre côté du filet. Mais pour Kateřina et moi, l’objectif était clair depuis le début : remporter la médaille d’or. Je déteste finir deuxième et l’argent ne m’intéressait absolument pas. C’est un sentiment fantastique quand vous montez sur le podium et que vous voyez flotter le drapeau de votre pays. J’ai retenu mes émotions, mais je suis content que Kateřina les ai montrées pour nous deux. »
Les larmes de Siniaková lors de la cérémonie de la remise des médailles ont contrasté avec celles qu’ont laissé couler Linda Nosková et Karolína Muchová, dimanche, après leur défaite en deux sets (2-6, 2-6) contre les Espagnoles Cristina Bucsa et Sara Sorribes Tormo dans le match pour la troisième place du double dames. Une défaite que Muchová a eu bien du mal à encaisser :
« Nous n’étions pas censées jouer ensemble ici et nous n’avions donc pas spécialement de grandes attentes. Mais nous avons réalisé de bonnes performances et avons remporté plusieurs super tie-breaks qui nous ont finalement permis d’atteindre les demi-finales et de lutter pour une médaille. Au final, on termine au pied du podium, sans rien autour du cou, et c’est encore plus décevant maintenant. Le point positif est que nous avons fait un bout de chemin ensemble en prenant beaucoup de plaisir sur le court. Mais là, juste après le match, nous sommes surtout très déçues. »
Cette déception a aussi été celle de Tomáš Macháč et d’Adam Pavlásek, battus comme les filles dans la petite finale pour la médaille de bronze dans le tournoi du double messieurs, samedi. Mais aussi celle du judoka Lukáš Krpálek, vendredi, éliminé dès son deuxième combat alors qu’il défendait son titre de champion olympique dans la catégorie des +100 kilos, du kayakiste Jiří Prskavec en slalom, jeudi, ou, parmi bien d’autres encore tout au long de cette première semaine de compétition, des champions du monde en titre Ondřej Perušič et David Schweiner, éliminés, dimanche, dès les huitièmes de finale du tournoi de beach-volley.
Outre, donc, le sacre du double mixte en tennis, l’unique titre jusqu’à présent toutes disciplines confondues, la médaille de bronze des escrimeurs aura été la seule autre véritable occasion de faire la fête à la Maison tchèque à la Villette, là où bat le cœur des Tchèques à Paris durant ces Jeux. À 42 ans, l’épéiste Jiří Beran, le vétéran de la délégation tchèque, a ainsi décroché sa première médaille olympique, mettant ainsi de la plus belle manière un point final à sa longue carrière.
Place désormais, pour les supporters tchèques, à l’escalade avec Adam Ondra, qui a fait bonne impression lundi matin en terminant cinquième de la demi-finale de bloc et que l’on reverra avec beaucoup de curiosité lors de la demi-finale cette fois de difficulté mercredi.