La crise de la Télévision tchèque se rapproche de son dénouement

Jana Bobosikova

La situation semble se cristalliser autour de la Télévision tchèque. La crise s'achemine, peu à peu, vers un dénouement. Un sujet présenté par Alain Slivinsky.

La fin de la crise approche, c'est une chose certaine. Mais quel sera son dénouement, voilà la question. Deux informations importantes ont été publiées par les grands quotidiens tchèques. Mlada fronta Dnes titre en première page : « Les Actualités de Hodac (le directeur général) ont quitté le petit écran ». Lidove noviny n'est pas en reste avec le titre de sa une : « Le Conseil de la Télévision se désintègre. Commençons par le premier titre.

Jana Bobosikova
Jana Bobosikova, la directrice des programmes nommé par le directeur général contesté, Jiri Hodac, a annoncé, dans la soirée de mardi, qu'elle ne couperait plus la diffusion des programmes réalisés par les grévistes. Elle renonce aussi à la préparation et la diffusion de ses programmes d'actualités. Raison invoquée : difficultés techniques insurmontables. Elle ne compte pas, pour autant, présenter sa démission. Elle maintient aussi les notifications de congé de 22 grévistes. Jana Bobosikova a aussi déclaré à la Radio tchèque, qu'elle va s'efforcer d'entreprendre des négociations avec les grévistes, surtout la rédaction des informations. Ces derniers restent sur leur position. Ils demandent le départ du directeur général et de son équipe, l'adoption de l'amendement à la loi sur la Télévision, la réalisation d'un audit et la démission du Conseil de la Télévision. Comme l'indique le titre du quotidien Lidove noviny, le Conseil est en train de se désintégrer. En effet, sur les huit membres de celui-ci, trois pensent démissionner. Peut-être ne seront-ils pas obligés de le faire, car la Chambre des députés pourrait très bien, lors de sa réunion de vendredi, dissoudre ce conseil. C'est du moins ce qui a filtré des milieux proches de la social-démocratie, la coalition des Quatre et des communistes. La Chambre devrait examiner et, éventuellement, adopter l'amendement de la loi sur la Télévision et la Radio. A l'ordre du jour, il y aura aussi la situation au sein de la Télévision. Pour révoquer le Conseil de la Télévision, il suffit que la Chambre refuse par deux fois son rapport, ou se prononce, deux fois de suite aussi, sur le fait que le Conseil a manqué à ses devoirs. Les députés se sont prononcés une fois déjà, vendredi dernier. On dirait donc : la vie du Conseil de la Télévision ne tient qu'à un fil... Le Parti civique démocrate qui est contre sa révocation tout comme contre celle du directeur général, Jiri Hodac. Les scénarios de « l'après vendredi 12 janvier » sont des plus divers. Un fait est certain : une direction temporaire de la Télévision tchèque devra être instituée, jusqu'à l'élection de son nouveau conseil, et la nomination d'un nouveau directeur. Rappelons que les grévistes et l'initiative civique « La TV tchèque - affaire publique » ont appelé à une grande manifestation, jeudi, à Prague et dans d'autres villes tchèques.