La natalité en Tchéquie connaît une augmentation, mais un enfant sur trois naît hors mariage

La génération des "enfants de Husak" chantée par le groupe Chinaski, qui a probablement lui-même inventé ce terme, est à l'origine de l'explosion démographique actuelle. Le premier semestre 2004 marque, en effet, un tournant dans l'évolution démographique défavorable des dernières années, où les Tchèques étaient en "voie de disparition" et la population vieillissait. Les détails de ce tournant avec Jaroslava Gissubelova.

Le plus réjouissant, dans les données rendues publiques par l'Institut des statistiques, est l'accroissement du nombre de nouveau-nés, un chiffre qui a augmenté de 2200 par rapport à la même période de l'année écoulée. Ces chiffres optimistes sur l'évolution démographique sont toutefois gonflés par les étrangers migrants, qui viennent s'installer dans notre pays. Au cours du premier semestre 2004, l'accroissement a été de plus de 3700. Il n'empêche que ce ne sont pas eux, uniquement, qui sauvent les statistiques.

Le principal mérite revient aux femmes, nées dans les années 1970, et en âge d'avoir des enfants, particulièrement nombreuses en ce moment. On appelle cette génération "les enfants de Husak", d'après le dirigeant communiste alors au pouvoir, sous lequel le taux de natalité a été le plus élevé, avec un point culminant en 1974. "Or cette forte génération de femmes nées dans les années 70 cessera bientôt d'accoucher, et il rien ne porte à croire qu'un pareil accroissement de natalité se maintienne ou se répète, à l'avenir," dit Jana Bondyova, de l'Institut des statistiques.

Le taux de natalité est en augmentation, mais un enfant sur trois naît hors mariage et hors contexte familial, d'une mère célibataire ou divorcée. La crise de la famille tchèque traditionnelle continue donc à s'approfondir, comme le montrent les chiffres: 18 000 divorces au cours des six premiers mois de l'année 2004, c'est quatre divorces prononcés toutes les heures. Un autre problème redouté par les sociologues: la maternité reportée. Les femmes reportent au-delà de 35 ans la naissance de leur premier enfant, ce qui dévoile un risque - qu'elles se contentent d'un seul enfant. Un vieillissement de la population et une évolution démographique défavorable sont donc à nouveau à craindre.