La nouvelle loi sur la fonction professionnelle creuse l'abîme entre les salaires des employés de l'Etat

Фото: Яна Шустова

Le député chrétien-démocrate Miroslav Kalousek n'a pas réussi à faire adopter, ce mercredi, à la Chambre des députés, son projet portant sur le report de deux ans de l'augmentation des salaires des policiers, augmentation assez spectaculaire de 8000 couronnes, ordonnée par la nouvelle loi sur la fonction professionnelle.

Après le vote de ce mercredi, les chances de modifier la loi sur la fonction professionnelle sont minimes. Les policiers, les pompiers, les douaniers et les gardiens de prison peuvent compter sur une augmentation de leurs salaires moyens à 32 000 couronnes par mois, à compter du 1er janvier 2005. Leurs salaires seront supérieurs de 60% au salaire moyen en République tchèque qui est de près de 17 000 couronnes. C'est cette disproportion énorme, ainsi que la violation du principe de solidarité sociale, que le député Miroslav Kalousek avait en vue en présentant son projet:

"Je suis convaincu qu'une augmentation non pas de 27%, mais de 12 ou 15% serait déjà très solide. Quant aux moyens qui restent, les policiers pourraient les partager avec les autres employés de l'Etat."

Le projet d'augmenter les salaires des policiers a été soumis par Stanislav Gross, actuel chef du cabinet, du temps où il était ministre de l'Intérieur. Le directeur de la Police tchèque, Jiri Kolar, l'accueille avec satisfaction.

"N'oublions pas qu'il ne s'agit par uniquement d'argent. Dans la nouvelle loi, il en va aussi d'un nouvel ordre de carrière dont la police a besoin pour mettre en marche un modèle professionnel encore jamais éprouvé ici..."

La nouvelle loi sur la fonction professionnelle n'est pourtant pas accueillie par l'ensemble des policiers. La raison? Elle durcit les conditions d'exercice de la profession de policier. "Des départs sont à attendre, mais le travail de la police n'en sera pas menacé," affirme Oldrich Martinu, vice-président de la Police, qui évalue le nombre de départ à 10% des effectifs actuels, au maximum. La Tchéquie compte aujourd'hui près de 46 000 policiers. Un audit personnel a révélé que 6000 d'entre eux occupent des postes pour lesquels ils n'ont pas la formation exigée. Un nouvel ordre hiérarchique que le gouvernement doit adopter dans de proches délais évaluera le nombre de policiers ayant à craindre un départ.