La ville de Nuremberg présente son Art nouveau à Prague

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Depuis vingt ans, Prague et Nuremberg entretiennent des relations privilégiées dans le cadre d’un programme de partenariat. Leur collaboration se réalise surtout dans le domaine de l’éducation. Les deux villes organisent des séjours d’échange pour les élèves d’écoles primaires et secondaires, des visites pour étudiants et seniors et aussi un certain nombre de manifestations culturelles. Ce mardi a été inaugurée dans la capitale tchèque une exposition intitulée « L’Art nouveau de Nuremberg ».

Nuremberg
Ce mardi, c’était la Journée de Nuremberg à Prague. Dans l’après-midi s’est déroulé le vernissage de l’exposition et dans la soirée les maires des deux villes ont assisté dans la grande salle de la Maison municipale à un concert de l’Orchestre symphonique de Nuremberg avec au programme des œuvres de Christophe Willibald Gluck et de Ludwig van Beethoven.

C’est grâce aux travaux de l’historien de l’art et collectionneur allemand Claus Pese que le public pragois a aujourd’hui l’occasion unique de découvrir une facette moins connue de l’Art nouveau européen. Claus Pese est aussi auteur de l’exposition installée au dernier étage de la Maison municipale. D’après la commissaire tchèque de l’exposition Magdalena Živná, Claus Pese a été attiré par l’Art nouveau dès sa jeunesse et c’est à cette période de l’évolution de l’art qu’il a consacré sa thèse de doctorat :

Claus Pese
« Pendant son travail sur cette thèse et pendant ses recherches suivantes, il a découvert qu’à la lisière des XIXe et XXe siècles, plus précisément entre 1897 et 1906, avaient été créés à Nuremberg neuf sociétés artisanales spécialisées dans la production des objets décoratifs de la meilleure qualité dans le style Art nouveau. »

Les visiteurs de l’exposition peuvent donc se faire une idée de l’ampleur de la production artistique d’une seule ville allemande il y a un siècle. Ce qui est unique d’après Magdalena Živná, c’est que Claus Pese a réussi à retrouver et à identifier une importante collection d’objets d’art créés pendant une dizaine d’années en un endroit concret :

« Sur le plan fonctionnel c’étaient des objets d’usage quotidien mais leur design les hissait au niveau de l’art. Notre exposition présente toute une gamme de ces objets, vases, plaques décoratives en majolique, chandeliers, boucles de ceinture, miroirs, cadres photo, etc. Cependant, ce qui est important, c’est que la fonction esthétique de ces objets domine toujours leur fonction utilitaire, ou mieux, ces objets marient d’une façon idéale la technique, l’usage quotidien et l’art. »

D’après Magdalena Živná l’Art nouveau de Nuremberg n’a pas échappé à de nombreuses influences venant de divers pays européens et notamment à celle d’Alfons Mucha, peintre tchèque qui s’était imposé en France :

'La nature' par Alfons Mucha
« Evidemment la production artistique de Nuremberg a été considérablement influencée, elle aussi, par l’art d’Alfons Mucha. C’était dû notamment à des revues d’art qui circulaient en Europe. La façon dont Mucha représentait la femme, son idéal féminin, s’imposait un peu partout. On peut dire donc que certaines œuvres de cette exposition sont marquées par le style de Mucha sans être créée par lui, car les belles créatures féminines flamboyantes qu’on y trouve étaient aussi typiques pour lui. »

L’exposition qui a déjà été présentée à Nuremberg et à Berlin, sera ouverte jusqu’au 20 juin prochain.