Le 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis - témoignage d'un ancien prisonnier politique tchèque

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L'un des événements s'inscrivant dans le cadre des célébrations du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la libération des camps de concentration nazis sur le territoire Est de l'actuelle Allemagne. Dimanche, des cérémonies commémoratives ont eu lieu à Sachsenhausen, Bergen-Belsen et Ravensbück, et le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer y a déclaré que c'était les Allemands qui ordonnaient, organisaient et commettaient les crimes contre l'humanité et que l'Allemagne ne devait jamais nier cette responsabilité.

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Près de vingt principaux camps de concentration et d'extermination et plusieurs centaines de camps dits auxiliaires ont été créés en Allemagne. Près de huit millions et demi de prisonniers sont passés par ces camps et 90% d'entre eux y ont péri. On ne connaît pas le nombre exact des Tchèques emprisonnés: il est évalué entre 350 000 et 450 000. Par contre, il est prouvé que 192 000 Tchèques ont trouvé la mort dans des camps d'extermination. Soixante ans après la fin de la guerre, 4 500 anciens prisonniers sont encore en vie. Vilem Svacha, 87 ans, a été arrêté pour ses activités dans la résistance, à l'âge de 24 ans, en mars 1942. Comme beaucoup d'autres prisonniers, il est passé par plusieurs camps. Ecoutons son témoignage:

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"J'ai été à Terezin, mais tout d'abord dans la prison de Prague-Pankrac, et de Terezin j'ai été transporté à Auschwitz, puis à Buchenwald, à Dora, et j'ai fini à Sachsenhausen où j'ai eu la chance de m'évader lors d'une marche de la mort, le 16 avril 1945. J'ai eu de la chance, une grande chance, et puis je parle très bien l'allemand. J'ai travaillé aux wagons, pendant le déchargement du charbon, et un jour, les SS sont venus chercher vingt-cinq hommes parmi nous. On ignorait ce qui allait arriver, mais un camarade m'a dit, sauve-toi, c'est pour aller dans la chambre à gaz. J'ai profité du moment où deux wagons se sont touchés et suis passé en courant sous le wagon. Le 16 avril, les Allemands ont décidé d'évacuer le camp. La marche de la mort a commencé. J'ai eu de la chance de m'évader une fois de plus, dix kilomètres avant la fin de la marche, près d'un ancien aéroport, où seuls 400 prisonniers des 7000 partis du camp sont arrivés."