Le congrès de la social-démocratie

Le Parti social-démocrate tchèque est au seuil d'une nouvelle étape de son histoire. Lors de son congrès, ce week-end, son leader Milos Zeman envisage de remplir sa promesse et de quitter la direction du parti. Astrid Hofmanova.

Milos Zeman

Lorsque, il y a huit ans, cet ancien employé de l'Institut des pronostics a assumé la présidence du parti social-democrate, il ne jouait qu'un rôle de second plan sur la scène politique tchèque. Mais peu à peu Milos Zeman est devenu l'un des plus grands architectes de la scène politique tchèque. Il a su conduire son parti à la victoire de 1998, alors qu'aux législatives de 1992, ce parti n'avait réuni que 7% des suffrages. Au lendemain de cette victoire, Zeman a signé un accord d'opposition avec son plus grand rival électoral, Vaclav Klaus, président de l'ODS, pour permettre la composition d'un gouvernement minoritaire social-démocrate.

Quant à la carrière politique de Milos Zeman, 57 ans, elle commence en 1968 lorsqu'il adhère au parti communiste. Mais deux ans plus tard il doit quitter ses rangs, après les épurations au sein du parti au début des années de la dite normalisation politique. Après la chute du régime communiste en 1989, il devient député du Forum civique, puis du Mouvement civique, avant de devenir leader de la social-démocratie, en 1992, et Premier ministre, après les législatives anticipées, il y a trois ans. Zeman quitte donc la direction du parti mais il devrait rester au poste de Premier ministre jusqu'aux législatives de 2002 avant de se retirer de la vie politique.

Le départ du leader social-démocrate ne devrait provoquer aucune lutte pour le poste de président du parti, car il n'y a qu'un candidat, le vice-premier ministre, Vladimir Spidla. Il est appuyé par Milos Zeman et acceptable par tous. Dans un avenir immédiat, cette remise de relais ne devrait pas non plus menacer l'existence de l'accord d'opposition, car le gouvernement social-démocrate ne veut pas risquer sa chute un an avant les élections.