Le proche avenir de la Terre menacé par une multiplication des catastrophes naturelles et écologiques

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Les inondations qui dévastent régulièrement la République tchèque ne sont-elles qu'une fatalité ? A l'avenir, les catastrophes naturelles sont-elles appelées à se multiplier ? Quels sont les dangers écologiques qui guettent notre planète ? Qu'en est-il de son réchauffement ? Quel est, en somme, l'avenir de la Terre ? C'est la question que s'est récemment et très sérieusement posée le journal Lidove Noviny, un des quotidiens les plus lus en Tchéquie.

Alors que février approche, la neige brille toujours par son absence à Prague et le thermomètre indique régulièrement des températures supérieures aux normes saisonnières. Quelle que soit la saison, l'air de la capitale est souvent irrespirable. En 1997, la rivière Morava avait débordé et noyé sous ses eaux une bonne partie de la Moravie. En août dernier, la Bohême fut à son tour frappée par les inondations. Selon une étude européenne, seules les forêts ukrainiennes se porteraient plus mal que les forêts tchèques. Enfin, le nord du pays, croissant industriel s'étendant de Cheb, à la frontière allemande, à Ostrava, dans le bassin houiller moravo-silésien, 500 kilomètres plus loin, est en de nombreux endroits une succession de paysages de désolation... L'inventaire de ces constatations quotidiennes inquiétantes et de ces catastrophes naturelles ou écologiques est long, très long, trop long. Mais la Tchéquie n'est pas plus à montrer du doigt inquisiteur que d'autres pays ou régions du monde. Sa politique en matière d'environnement en vaut, après tout, bien d'autres. N'empêche, la question écologique est là, lancinante, et taraude de nombreux esprits, dont ceux du quotidien tchèque Lidové Noviny : quel avenir attend notre planète, la Terre ?

Deux écologistes tchèques se sont exprimés, la semaine dernière, dans les colonnes de Lidové Noviny. Josef Rusek, éminent biologiste, et Jan Keller, sociologue controversé, mais surtout partisan farouche de la cause écologique, en ont donc profité pour tirer la sonnette d'alarme. Si l'homme ne prend pas conscience du danger qui menace la Terre, continue de ne pas tenir compte de certaines lois de la nature, s'il ne réduit pas, entre autres, ses émissions de gaz carboniques et ne modifie pas, plus généralement, son mode de vie et de consommation, alors des catastrophes écologiques et naturelles d'une ampleur toujours plus importante le guettent à un horizon pas plus éloigné qu'une à deux générations. Et si la solution proposée par les deux savants pour tenter d'inverser le cours des choses et freiner, notamment, le réchauffement de l'atmosphère, n'a rien de révolutionnaire, elle laisse pour le moins perplexe. A l'aube d'une guerre probable en Irak, il faudrait, en effet, que les Etats les plus puissants parviennent enfin à s'entendre sur une politique commune en matière d'écologie... Une idée, pour l'heure, proche de l'utopie.