Le treizième salaire
Chers amis auditeur, à l'approche du Nouvel an, nous vous proposons de parler d'un thème assez simple, qui concerne employeurs et salariés et qui, comme vous pourriez le deviner, est le treizième mois.
En Tchéquie, seul l'Etat doit payer le treizième mois. La rémunération dans le secteur privé dépend du résultat économique. De plus, les employés ne reçoivent pas que de l'argent. Il y a quelques jours, les députés de la Chambre basse du Parlement, ont voté pour que membres du gouvernement et hauts fonctionnaires ne perçoivent pas, cette année, le quatorzième mois. Cela représente une économie de 250 millions de couronnes sur le budget de l'Etat, soit l'équivalent de 45 millions de FF. Mais il n'est pas question que soit supprimé de la loi le principe du droit au treizième mois. Le droit au primes est une institution légale en faveur du secteur public. En Autriche comme en Allemagne, par exemple, la loi prévoit le droit aux primes même en faveur du secteur privé. Ce n'est pas le cas en Tchéquie. Dans la plupart des pays européens, employeurs privés et administration ont les coudées franches de ce côté-là. Dans le secteur public tchèque, les primes doivent être payées sans égard à l'état des finances publiques, et cela ne va pas sans problème. C'est ce que confirme, d'ailleurs, Ludek Merta, chef du département salaires au ministère du Travail. Néanmoins, l'idée que les employés du secteur public reçoivent quelque chose de plus n'est pas tout à fait exacte, selon Ludek Merta. "Globalement, dit-il, on peut dire que le ministère des Finance dégage tous les ans, pour l'an suivant, une certaine somme d'argent pour les fonctionnaires. Cet argent est, par la suite, divisé par treize mois au lieu de douze. Voilà tout."
Autrefois, on divisait par quatorze. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. On a supprimé un mois. Ce qui est intéressant, est que seuls les magistrats, qui comptent parmi les catégories professionnelles les mieux payées à compétence équivalente, vont protester contre cette suppression. Mieux, ils ont même recouru à la Cour constitutionnelle, sans succès en fin de compte. La question est de savoir, pourquoi la notion de rémunération extraordinaire n'est pas supprimée des classifications de l'Etat, puisque, financièrement et même pour les fonctionnaires, cela ne changera rien à la somme que l'Etat décide de leur payer, que ce soit en 12 ou en 13 mois. Il suffit de diviser le treizième mois par 12 et de l'intégrer dans le salaire.
La réponse est que cet usage a un but social. Ce treizième mois, l'Etat l'économise en quelque sorte pour ses salariés sur leurs propres salaires et pour les fêtes. Outre le plaisir que cela leur procure, ce treizième mois se présente comme un cadeau de Noël. D'ailleurs, dans les administrations, le paiement de cet argent se fait en deux fois : la moitié avant le départ en congé du fonctionnaire et la moitié avant les fêtes de Noël. On parle, dans ce cas, de prime au congé. Ludek Merta prend l'exemple de son ministère, endetté d'après lui, ce qui exclut l'idée de prime, un vide que vient remplir le soi-disant treizième mois. Les fonctionnaires ont ainsi le sentiment, ajoute Merta, d'avoir été récompensés pour leur travail. Ladislav Trylc, du département de la politique salariale du même ministère, pense que dans le treizième mois, il y a certainement l'idée de récompense de tout un chacun, mais pour avoir seulement fait son travail, comme il devait le faire.
Dans le secteur privé, la situation est tout à fait différente. Aucune texte, comme on pouvait s'y attendre, n'oblige le chef d'entreprise à payer le treizième mois. La direction des entreprises reste seule juge de récompenser ou non ses salariés. Cela a conduit, comme on pouvait s'y attendre, là encore, à une disparition progressive du treizième mois des entreprises. On peut pratiquement dire, qu'actuellement, seules les entreprises, où le syndicat est très fort, continuent de respecter cet usage. Autrement, les sociétés privées ont recours à d'autres moyens pour motiver leurs salariés. Les programmes sociaux sont répandus, les sociétés participent aux cotisation à la retraite complémentaire, aux frais de congé et au transport. Si la société est forte, et qu'elle a fait des bénéfices appréciables, ses employés pourraient s'attendre à différents avantages. Comme partout ailleurs, les primes sont liées, dans le secteur privé, au rendement. La culture ou la politique de "la prime périodique" a pour but de stabiliser le personnel d'une entreprise.
Les programmes sociaux sont très répandus pourtant. Les sociétés participent à l'assurance de retraite complémentaire des employés, aux frais du congé, au transport. Si la société est forte et elle fait des bénéfices, ses employés peuvent s'attendre à différents avantages. Les primes sont dans la plupart des sociétés liées au rendement. Donc l'apport personnel des employés est pris en compte. Le sens principal des primes est de créer une telle culture, dans la société, que les employés intégrés ne partent pas ailleurs. Dans des zones comme Prague, où le chômage reste très faible, les gens vraiment bons et capables trouvent un emploi facilement et, partout, on leur propose un salaire relativement convenable. Les sociétés, donc, essayent de s'attacher les gens autrement. Mais demandez à un salariés du secteur privé, il vous répondra que c'est injuste que soir annulé le treizième mois. Il est donc irremplaçable.
Nous annonçons à nos auditeurs à Paris, en région parisienne et pourquoi pas dans d'autres régions de France, que le Centre culturel tchèque, rue Bonaparte, organise le jeudi 29 novembre à 19 heures une rencontre conviviale autour de la présentation du vin et de vignerons tchèques, sous l'appellation L'âme du vin. Entrée libre mais réservation nécessaire dans la limite des places disponibles.