L’économie tchèque au seuil de la transformation numérique

Photo illustrative: stockimages / FreeDigitalPhotos.net

Les défis de l’économie tchèque face aux impératifs de l’ère numérique ; Barack Obama et la République tchèque ; le débat autour de la fondation d’une institution dont le but est de lutter contre la désinformation. Tels sont les trois premiers sujets traités dans cette nouvelle revue de presse qui se penchera, aussi, sur les causes psychologiques des craintes des habitants des pays de l’Europe de l’Est et, en rapport avec la sortie d’une nouvelle série télévisée sur Winnetou, célèbre Apache personnage de fiction, sur la popularité des livres d’aventure de Karl May en Tchéquie.

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Au cours de cinq ou de dix années à venir, la Tchéquie est appelée à subir une nouvelle transformation économique. C’est ce qu’a signalé dans les pages du quotidien Lidové noviny de ce mercredi Pavel Kysilka, ex-vice-gouverneur de la Banque centrale, en rapport avec le lancement d’un nouveau projet intitulé 6D Academy. Ce dernier se veut d’aider l’économie locale à s’adapter aux impératifs de l’ère numérique, par le biais de séminaires, de workshops et par d’autres activités éducatives. Un des acteurs de la transformations de l’économie tchèque dans les années 1990, au lendemain de la chute du régime communiste, l’économiste Kysilka à ce propos précisé :

« En dépit de nombreuses péripéties que l’économie tchèque a connues ces vingt-cinq dernières années, elle se trouve dans une bonne condition. Mais aujourd’hui, elle est confrontée à un changement au moins aussi important que celui qu’elle a connu lors du passage de l’économie socialiste à une économie de marché. Pour cette raison, la Tchéquie doit s’adapter au développement des nouvelles technologies, sinon elle risque de perdre rapidement les avantages qu’elle peut aujourd’hui offrir aux investisseurs et aux firmes étrangères. Il s’agit en premier lieu d’une main d’oeuvre bon marché, disciplinée et suffisamment formée, de syndicats modérés et de la proximité géographique de l’Allemagne. Tous ces avantages seront brusquement balayés par la révolution numérique ».

Ce qu’il faut transformer d’abord, c’est le système de l’éducation, depuis déjà l’âge prescolaire et l’enseignement primaire. Pavel Kysilka estime que la Tchéquie ne dispose que de quelques années, dix au maximum, pour s’y préparer. « Aujourd’hui déjà, nous avons un retard pour rattraper le train qui s’éloigne », dit-il. Et de souligner que la transformation numérique sera aussi importante que la transformation libérale et de marché.

Barack Obama et la République tchèque

Barack Obama,  photo: Štěpánka Budková
Les différents commentaires et analyses se rapportant aux deux mandats présidentiels de Barack Obama ont fait ces jours-ci une partie importante de l’agenda international de la presse locale. Le site aktualne.cz a publié pour sa part un texte qui rappelle certaines des démarches du président américain sortant ayant trait à la République tchèque et qui auraient eu lieu en l’espace de quelques mois seulement :

« En avril 2009, un jour où Prague était plongée dans un épais brouillard, Barack Obama a prononcé sur la place Hradčanské un discours sur le danger des armes nucléaires an appel à leur suppression. Dans une grande partie des médias tchèques, Obama s’était alors vu coller l’étiquette d’idéaliste. Le 17 septembre de la même année, Jan Fischer, chef d’un cabinet de technocrates, avait été le premier représentant politique à être officiellement informé par téléphone de l’arrêt par les Etats-Unis de l’implantation à Brdy en Tchéquie du radar qui devait s’inscrire dans le système du bouclier anti-missile américain en Europe. Et c’est encore à Prague, en avril 2010, que Barack Obama a signé avec le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, un traité visant à réduire les arsénaux nucléaires des deux pays. ‘Le monde sans armes nucléaires est un long processus et je me réjouirs d’un dialogue avec la Russie’, avait-il déclaré à cette occasion. »

L’auteur du texte mis en ligne sur le site aktualne.cz rappelle enfin que durant son mandat présidentiel, Barack Obama a ommis à inviter à la Maison Blanche le présidents tchèque de l’époque, Václav Klaus, tout comme son successeur, Miloš Zeman. Ce dernier se voit en revanche invité par le nouveau président élu, Donald Trump, une visite prévue pour le mois d’avril prochain.

Pour mieux se défendre contre les désinformations

Photo illustrative: Philippe Ramakers / freeimages
Lutter contre la désinformation. Tel est le premier but du Centre contre le terrorisme et les menaces hybrides qui a été constitué en ce mois de janvier par le ministère de l’Intérieur. A travers cet organe, l’Etat veut présenter ses positions au sujet des informations qui risquent de porter préjudice à son évolution démocratique et qui se rapporteraient, par exemple, à des questions d’ordre sécuritaire. Dénoncée par une partie de la représentation politique locale, cette nouvelle institution est mal vue, aussi, par le président de la République, Miloš Zeman, qui la considère comme l’instauration d’une nouvelle censure dans le pays. Dans une analyse publiée dans la dernière édition de l’hebdomadaire Respekt, son auteur a à ce propos écrit :

« La constitution du Centre donne une réponse appropriée à la situation actuelle dans le monde. Elle contient également une dimension symbolique, car faisant savoir que nous ne voulons pas devenir la victime de qui aurait avec nous de mauvaises intentions. Mais ce message n’est pas adressé seulement à nos ennemis, mais aussi à nos alliés qui parfois ne peuvent pas vraiment savoir où nous volons effectivement appartenir. Par ailleurs, la fondation du Centre a été retenu et apprécié par plusieurs médias mondiaux et il y a plus d’un pays qui voudraient s’en inspirer ».

D’un autre côté, la prudence serait de rigueur. C’est ce qu’affirme l’auteur du texte publié dans l’hebdomadaire Respekt en rapport avec la volonté déclarée des responsables du Centre contre le terrorisme et les menaces hybrides de voulour déjouer également les affirmations manipulatives de politiciens tchèques, tant qu’il le faudra. D’après ce qu’il a écrit, « cette tâche revient ’aux autres politiciens, aux journalistes et à des experts, mais pas à une institution et encore moins au ministère de l’Intérieur ».

Ces craintes qui ne sont pas les mêmes

Photo illusttrative: Štěpánka Budková
Les craintes des habitants des pays de l’Europe de l’Est ne sont pas les mêmes que celles des habitants de la partie occidentale de l’Europe. C’est ce que constate un texte qui a été publié sur le site du quotidien économique Hospodářské noviny et qui se réfère aux données recueuilles récemment par l’agence Eurostat. Celles-ci montrent que les différentes perceptions des menaces contribuent au maintien et à l’augmentation des clivages que l’intégration européenne aurait dû effacer. Et l’auteur de préciser :

« Dans les pays de l’ancien bloc communiste de l’Europe, la peur demeure dans une grande mesure la même qu’elle l’était sous le communisme. L’isolation et le collectivisme ont cultivé chez leurs habitants la réticence face à tout ce qui est différent et inconnu, leur empêchant de vivre leur liberté sans crainte. La xénophobie, la haine et la peur, tels étaient effectivement les outils qui ont été mis par les autorités communistes à profit. Et c’est de cette crainte qu’abusent aujourd’hui, en rapport avec la vague migratoire, les politiciens populistes. »

Selon le constat établi dans cet article, les représentants politiques européens n’en font pas assez pour amoindrir ces peurs et pour encourager la compréhension entre les onze pays postcommuniste et les dix-sept pays de l’Europe occidentale, tant en ce qui concrne les questions migratoires que l’avenir du continent européen.

Winnetou est de retour

Winnetou,  photo: RTL
Nulle part ailleurs qu’en Allemagne, les personnages des livres d’aventure de l’écrivain allemand Karl May, l’Apache Winnetou et le Blanc Old Shatterhand, n’ont acquis une telle popularité comme chez les Tchèques. C’est vrai aussi pour leurs adaptations filmées, dont les taux d’audience, avec près de 8 millions de spectateurs dans les années 1960, ont battu tous les records. C’est ce que l’on peut lire danse un article qui a été publié dans le supplément Pátek du quotidien Lidové noviny, à l’occasion de la sortie en Tchéquie d’une nouvelle adapation télévisée de ces romans cultes. Une sortie attendue et accueillie avec une certaine réticence par les nostalgiques du premier « Winnetou », devenu pour eux légendaire. Son auteur rappelle en outre :

« La folie liée aux romans de May a éclaté dans les pays tchèques, déjà, vers la fin des années 1880 avec la publication de leur première version tchèque. En l’espace des cent ans qui ont suivi, ces romans sont parus en qutorze traductions différentes. C’est à cette popularité que l’on peut probablement attribuer la diffusion du scouting et du tramping qui ont été et qui sont encore aujourd’hui en Tchéquie beaucoup plus répandus que dans les autres pays de l’Europe centrale. »

La sortie en salle dans l’ancienne Tchécoslovaquie, dans les années 1960, d’une série de films allemands sur Winnetou a apporté à leurs principaux protagonistes, Pierre Brice et Lex Barker, une immense popularité. L’acteur français a pu par ailleurs s’en convaincre lors de ses séjours répétés à Prague. Et aussi son décès, en juin 2015, a été retenu par l’ensemble des médias tchèques... La première renouvelée des films sur Winnetou qui a eu lieu dans le pays dans les années 1980 n’a pas remporté le même succès qu’au début, prouvant quand même que l’intérêt pour les histoires imaginées par Karl May demeurait toujours grand. Ces films ont aussi figuré parmi les premiers à être sortis en vidéo-cassettes et sur DVD.