Se mettre à l'heure européenne, cela signifie, dans le cas des cafés, restaurants, laiteries et abattoirs tchèques, respecter les normes de l'Union européenne en matière d'hygiène. Que devront faire, donc, les tenanciers des cafés et restaurants tchèques ? A compter du 1er juillet, pas question de trouver dans les toilettes des cafés des essuie-mains en tissu. Il ne devront être qu'en papier et jetables. Il est obligatoire, aussi, d'avoir l'eau chaude dans les toilettes des cafés et restaurants. Ces mesures ne sont pas difficiles à respecter, dans la majorité des cas, et ne nécessitent qu'un faible investissement. Respecter les normes européennes devient un peu plus difficile, dans le cas de l'approvisionnement. En effet, il devient interdit d'approvisionner un restaurant, par exemple, en fruits et légumes et en viande, en même temps, par la même entrée. Naturellement, tous les restaurants ne disposent pas de deux entrées. Pour cela, les tenanciers devront planifier leur approvisionnement : une heure pour la viande, une autre heure pour les fruits et légumes. Une autre contrainte nouvelle : il est interdit de réchauffer ou de maintenir au chaud, les plats, pendant plus de trois heures. Cela veut dire que les restaurateurs ne peuvent plus servir, par exemple, le traditionnel goulasch, préparé le matin, pendant toute la journée. Même chose pour le plat traditionnel tchèque, le rôti de boeuf à la crème. Les connaisseurs ne sont pas contents : selon eux, le fait que ce platse repose assez longtemps, justement, lui donne un meilleur goût. Qu'à cela ne tienne, les plus touchés par l'application des normes d'hygiène européennes ne seront pas les tenanciers de cafés ou de restaurants, mais les laiteries ou les abattoirs. En effet, les investissements risquent d'être lourds pour certains établissements. Les normes européennes introduisent, par exemple, l'obligation du carrelage et des robinets à cellules photo-électriques. Les employés doivent se doucher avant le travail et porter des vêtements hygièniques. Les produits tchèques ne pourront accéder au marché européen, après l'entrée de la Tchéquie à l'Union, au 1er mai 2004, que si les entreprises tchèques respectent les normes de l'Union. Il est donc dans l'intérêt de celles-ci de commencer à respecter ces normes, dès aujourd'hui. Autrement, elles risquent la faillite.
