Les Verts - le parti qui monte
Quelles coalitions gouvernementales sont envisageables à l'issue des législatives qui auront lieu au début du mois de juin prochain ? Si les médias et les politologues pronostiquent différents scénarios, les politiciens, eux, sont naturellement plus réticents et plus diplomatiques dans leurs propos, prétendant le plus souvent qu'« on verra comment décideront les électeurs ». En dépit de cette tactique, les « fiançailles » entre les principales formations politiques ont dorénavant libre cours... Ce fut le cas d'un débat télévisé entre le Premier ministre social-démocrate, Jiri Paroubek, et Martin Bursik, chef des Verts.
Le grand duel électoral se jouera entre deux partis : le parti social-démocrate, le CSSD, principal parti gouvernemental, et le Parti civique démocrate, l'ODS, parti de droite en opposition. Ce qui est aussi certain c'est que l'un et l'autre aura besoin de trouver un partenaire de coalition, l'éventualité de la formation d'un cabinet minoritaire semblant peu probable. Il y a deux petits partis qui entrent en lice : le Parti chrétien-démocrate (KDU-CSL) et le Parti de Verts (SZ), auquel les derniers sondages donnent près de 10% des intentions de vote. C'est pour la première fois que ce parti, perçu comme la « révélation » de ces derniers mois, voire de ces dernières semaines, a une chance réelle de franchir la barre de 5% des voix et d'entrer au Parlement. Dès lors, l'une des questions d'actualité est de savoir si le coeur des Verts battra plutôt du côté du CSSD ou du coté de l'ODS.
A en juger d'après le premier débat télévisé entre le chef des Verts, le jeune et charismatique Martin Bursik, et Jiri Paroubek, diffusé dimanche dernier, la balance penche plutôt du côté du Parti social-démocrate. Selon les deux leaders, il existe plus d'un point commun dans les programmes de leur parti, même si certains éléments de discorde apparaissent dans le domaine économique et si les sociaux-démocrates dénoncent la proposition des Verts d'accorder le droit de vote dès l'âge de 16 ans. En revanche, les Verts apprécient l'accent que le CSSD semble mettre sur l'écologie, ce que devrait d'ailleurs confirmer la prochaine publication d'un « manifeste écologique » social-démocrate... Les sociaux-démocrates et les Verts portent en outre le même regard critique sur le président Vaclav Klaus, dont la philosophie est foncièrement différente de celle qui est chère aux Verts. Paroubek et Bursik estiment également de concert que Vaclav Klaus intervient d'une manière excessive dans la politique.Les Verts ne veulent pas pour autant fermer la porte à l'ODS, Martin Bursik soulignant leur volonté de coopérer avec tout parti démocratique, les communistes n'entrant pas selon lui dans cette catégorie... Avec le CSSD ou avec l'ODS, le parti des Verts a tous les atouts pour jouer le rôle de celui qui fera pencher la balance.