Mali : la République tchèque retire ses soldats de la force Takuba
La France et ses partenaires européens de la force spéciale Takuba, dont la République tchèque, ont officialisé, jeudi, leur retrait militaire du Mali.
« Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies », déclarent les pays engagés dans une déclaration commune. Pour sa part, la République tchèque a soutenu la déclaration. « Le Mali a empêché la poursuite effective de la mission sur son territoire. Notre soutien aux pays du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme fera l’objet de discussions », a écrit la diplomatie tchèque dans un communiqué.
A l’issue de sa rencontre, à Bruxelles, avec ses homologues des pays membres de l’OTAN, la ministre de la Défense Jana Černochová a confirmé le retour d’une partie des soldats tchèques déployés du Mali au pays. Elle a expliqué :
« L’Armée tchèque participe à trois missions au Mali : nos soldats sont engagés dans les formations EUTM Mali et MINUSMA, dirigées par l’UE et l’ONU. Ces deux missions devraient se poursuivre. En revanche, les Tchèques qui participent à la force Takuba, placée sous le commandement français, vont effectivement se retirer du pays dans les semaines à venir Ce retrait de la France et de ses alliés a été discuté à plusieurs reprises. Nous avons pris cette décision conjointement car nous participons tous à la logistique de la mission. A l’automne prochain, la République tchèque aurait dû prendre le commandement de la force Takuba, ce qui ne se réalisera malheureusement plus. »
« Il n’empêche que la Tchéquie reste présente au Sahel, malgré la détérioration de la situation sécuritaire dans la région, et cette présence est importante de notre point de vue. Nous nous préparons par ailleurs à prendre le commandement de la mission de formation de l’UE en juin prochain. »
Présente au Mali, aux côtés de la France, depuis 2020, l’Armée tchèque y a déployé une soixantaine de soldats dans le cadre de la force spéciale Takuba, tandis que 80 militaires tchèques sont engagés dans la mission EUTM et quatre Tchèques participent au commandement international de la mission de l’ONU.
Quant à l’éventuelle poursuite des opérations militaires au Niger et dans les pays du golfe de Guinée, la ministre tchèque de la Défense a déclaré que Prague n’avait pour l’instant reçu « aucune proposition concrète en ce sens ».
Le Premier ministre Petr Fiala au sommet UE-Union africaine
Obligé d’annuler son voyage à Paris, prévu pour mercredi dernier, à cause de l’adoption compliquée de la loi pandémie par la Chambre des députés, le Premier ministre tchèque Petr Fiala n’a finalement pas pu discuter avec Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens et africains de la situation au Sahel.
Le chef du gouvernement a toutefois pu se déplacer, jeudi, à Bruxelles, au sommet Union européenne-Union africaine. Il a déclaré à cette occasion que les pays d’Afrique étaient des partenaires « de plus en plus importants » pour la République tchèque.
« L’expérience des entreprises tchèques avec des projets en Afrique augmente, les exportations tchèques ont doublé au cours des dix dernières années et notre démarche politique doit correspondre à cette évolution », a dit le Premier ministre tchèque aux journalistes.