Présidence de l’UE : l’Ukraine, l’énergie et la défense parmi les priorités de la diplomatie tchèque
La réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, organisée à Prague fin août en présence de leur homologue ukrainien Dmytro Kuleba et le Forum pour l’Ukraine se rangent parmi événements phares de la présidence tchèque du Conseil de l’UE dans le domaine des relations internationales. Le soutien à l’Ukraine sous toutes ses formes sera, en effet, la priorité de Prague au cours du prochain semestre. La présidence tchèque se concentrera aussi sur les relations de l’UE avec les Balkans de l’Ouest, la Moldavie, la Géorgie, l’Indopacifique et le Sahel.
« La République tchèque continuera à fournir une aide matérielle et militaire à l’Ukraine et à soutenir son intégrité territoriale », a assuré le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavský, mardi, en présentant au Palais Černín, à Prague, l’action de la diplomatie tchèque pendant la présidence du Conseil de l’UE que la Tchéquie exercera, après la France, à partir du 1er juillet 2022.
« L’enjeu de la présidence tchèque sera d’encourager l’octroi à l’Ukraine du statut du pays candidat à l’UE. Nous allons chercher des mécanismes qui permettront de gérer efficacement la crise des réfugiés et préparer la reconstruction d’après-guerre de l’Ukraine. Un autre élément-clé de notre présidence sera l’attitude de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie et de sa politique agressive. »
La Tchéquie veut plus précisément agir pour réduire la dépendance énergétique de l’Europe à l’égard de la Russie. Son objectif et de trouver de nouveaux partenaires et fournisseurs alternatifs d’énergie parmi les pays tiers, entres autres par l’intermédiaire de la nouvelle stratégie européenne Global Gateway, et de mettre l’accent sur la diplomatie verte.
La défense européenne, la cyber-sécurité et la prévention des menaces hybrides constituent une autre priorité de la présidence tchèque, comme l’explique Jan Lipavský :
« En amont de notre présidence, l’UE a adopté sa boussole stratégique : c’est un nouveau plan de défense européenne. La coopération de l’UE avec l’Alliance atlantique est primordiale : elle sera à l’agenda du prochain sommet de l’OTAN prévu fin juin à Madrid, où sera adopté le concept stratégique, élaboré, pour sa part, par l’OTAN. Par ailleurs, nous voulons que l’Union européenne adopte le ‘EU Hybrid Toolbox’, un nouvel ensemble de mesures permettant aux États membres de répondre collectivement et efficacement aux menaces hybrides. »
Côté économie, Prague entend accélérer l’adoption des accords de libre-échange entre l’Union européenne et l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Mexique et plusieurs pays de l’Amérique du Sud.
Du point de vue géopolitique, la présidence tchèque du Conseil de l’UE se concentrera sur plusieurs régions, notamment sur l’Europe orientale et les Balkans de l’Ouest. Plus précisément, Prague veut faire avancer l’intégration des pays des Balkans occidentaux à l’UE, le processus restant compliqué en raison du cas épineux de la Macédoine du Nord. De même, la Tchéquie soutient l’adhésion européenne de la Moldavie et de la Géorgie.
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La diplomatie tchèque se concentre également sur la coopération avec la région indopacifique dans les domaines cybernétique et spatial. Le Sahel demeure également au centre de son intérêt, d’autant plus que la Tchéquie vient de reprendre le commandement de la Mission de formation de l’Union européenne (EUTM) au Mali. Jakub Utěšený, chargé des priorités de la présidence tchèque du Conseil de l’UE au ministère des Affaires étrangères, explique :
« La Tchéquie participera à la reconfiguration de la politique de sécurité et de défense commune. C’est une réaction à la situation sécuritaire dans la région du Sahel et notamment aux activités de la Russie au Mali. Les ambitions géopolitiques de la Russie dans cette région sont importantes et il faut y faire face. Plus précisément, il s’agit d’identifier les menaces hybrides. Un des défis de la présidence tchèque est de faire progresser la mise en œuvre de la nouvelle stratégie européenne pour le Sahel. Evidemment, la lutte contre le terrorisme et la prévention de la migration illégale restent parmi nos objectifs dans cette région. »
Dans son agenda, la République tchèque veut enfin renforcer la démocratie, et pas seulement dans l’Union européenne, à travers principalement le soutien aux institutions démocratiques et aux médias indépendants, y compris en Russie et en Biélorussie.
