Munitions pour l’Ukraine : Petr Pavel suppose que le Luxembourg se joindra à l’initiative tchèque

Petr Pavel avec le Grand-Duc Henri

Petr Pavel a achevé, ce vendredi, une visite de deux jours au Luxembourg. La première d’un président tchèque dans le Grand-Duché depuis dix-huit ans.

Malgré la proximité géographique entre les deux pays, mais aussi leurs nombreux liens historiques, aucun chef d’État tchèque ne s’était plus rendu au Luxembourg depuis  Václav Klaus en 2006. Cette visite de Petr Pavel, accueilli jeudi avec tous les honneurs par le Grand-Duc Henri, remédie donc à ce qui pouvait être presque considéré comme une anomalie.

Une visite d’abord marquée, au-delà des formalités d’usage, par les discussions autour de l’inititaive tchèque visant à fournir à l’Ukraine les munitions qui lui avaient été initialement promises pour ce mois de mars par les Vingt-Sept. Lors de la conférence sur la sécurité qui s’est tenue à Munich à la mi-février, Petr Pavel avait été le premier à dévoiler que Prague avait « localisé » quelque 800 000 obus de 155 et 122 millimètres auprès de réseaux d’approvisionnement situés hors de l’Union européenne. Depuis, le gouvernement tchèque s’efforce de trouver des partenaires pour financer leur achat, et parmi les candidats, la Belgique et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur volonté de soutenir l’initiative de Prague. Et à en croire Petr Pavel, tout laisse à penser que le Luxembourg exprimera prochainement lui aussi son intérêt.

« Nous considérons ces trois pays du Benelux comme une seule et même entité. Donc, automatiquement, nous nous attendons plus ou moins à ce que le Luxembourg rejoigne ou dépasse ses deux partenaires », a-t-il ainsi déclaré. Tandis que la Belgique a annoncé qu’elle soutiendrait l’initiative à hauteur de 200 millions d’euros, les Pays-Bas, eux, se sont engagés à verser la moitié de cette somme. « Nous en avons parlé. Ils ont tous exprimé un vif intérêt pour l’initiative et veulent en savoir davatnage afin de discuter concrétement de leurs possibles contributions. Mais je suppose que le Luxembourg s’impliquera lui aussi dans cette initiative. »

Plus généralement, Petr Pavel a souligné que la Tchéquie et le Luxembourg partageaient pour l’essentiel des positions identiques dans deux des principales institutions internationales qui les réunissent, l’UE et l’OTAN.

Le conflit entre Israël et le Hamas a été un des autres grands thèmes évoqués jeudi. Et là aussi, bien que Prague fournisse un soutien inconditionnel à l’État hébreu, le président tchèque a estimé que les deux pays défendaient un point de vue similaire, à savoir qu’ils considèrent que le conflit au Moyen-Orient ne pourra être résolu que si la question du statut de l’État palestinien est réglée de manière satisfaisante :

« C’est vrai que la République tchèque est plus proche d’Israël que le Luxembourg, qui a une position plus équilibrée. D’un côté, le Luxembourg comprend parfaitement le besoin d’Israël de se défendre après ce qui s’est passé le 7 octobre, et c’est là quelque chose que personne ne conteste. Et d’un autre côté, il est aussi très sensible à la protection des civils, ce qui me semble parfaitement compréhensible. Mais cela ne signifie pas que nous ayons une vision différente de la solution, nous comprenons bien qu’une solution globale est nécessaire. »

Ce vendredi, Petr Pavel, qui s’est entretenu avec le Premier ministre Luc Frieden, a achevé sa visite par un passage à l’Agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN ou encore à la Cour de justice de l’UE.