« On n’est pas obligé d’aimer lire pour aimer rêver »
Ecrivaine française installée à Prague, Céline Fetel animait récemment un jeu de rôle à l’Institut français de Prague, afin de faire découvrir au public l’univers de sa saga fantastique des Maanald publiée aux éditions Le Lys Bleu. L’occasion pour Radio Prague Int. de discuter avec elle de ses projets en cours et à venir.
« Il n’y aura pas de troisième tome dans cette série parce que l’histoire du personnage principal est terminée, mais j’envisage un jour de réécrire dans l’univers. On y trouve plein de personnages très intéressants, plein d’autres choses à exploiter. J’ai commencé à créer cet univers très jeune, j’avais dix-sept ans, donc il y a des choses qui sont totalement effleurées et qui pourraient être approfondies. Depuis le début d’année, j’ai un peu plus de temps pour moi et je vais pouvoir me remettre à l’écriture. Avant cela, j’étais plus concentrée sur ma vie de mère et sur mon travail. »
Vous travaillez à côté, vous ne faites pas qu’écrire ?
« Oui, j’ai aussi un travail à côté parce que ça ne rapporte pas assez d’argent d’écrire, même si j’ai déjà publié deux romans. C’est aussi pour avoir une activité, un rythme, j’aime être active. »
Est-ce que vous pensez à vous tourner vers d’autres genres que la fantasy ou bien est-ce que vous préférez rester dans ce domaine de l’imaginaire ?
« J’ai un projet de romance pure donc pas de fantasy du tout. Mais c’est quand même quelque chose que j’aime beaucoup la fantasy, c´est par là que j’ai découvert la littérature quand j’étais plus jeune. »
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour créer votre univers, est-ce que vous avez des références qui vous viennent en tête ?
« Je pense que j’ai une grande influence qui vient de Pierre Bottero parce qu’après Harry Potter, c’est la grosse saga de fantasy que j’ai lue. C’est un auteur français qui a publié deux trilogies sur un personnage dans un univers et ensuite une troisième trilogie sur un autre personnage du même univers. Les romans s’appellent La Quête d’Ewilan, Les Mondes d’Ewilan et Le Pacte des Marchombres. C’était un auteur qui avait vraiment énormément d´imagination, avec un univers très détaillé, et une écriture très poétique que j’ai beaucoup aimée. Je pense que ce sont ces livres-là qui ont confirmé mon envie d’écrire, même si c’est quelque chose qui me suivait depuis très longtemps. »
Vous avez animé un atelier qui est un jeu de rôle, est-ce que c’est important pour vous de prolonger votre univers sous d’autres formes que la forme littéraire ? Est-ce que vous pensez qu’on doit donner plus de place à l’imaginaire autrement que par la lecture ?
« C’est un moyen de toucher des gens qui ne sont pas forcément très intéressés par la lecture. On n’est pas obligé d’aimer lire pour aimer rêver. Ce n’était pas forcément une chose à laquelle j’avais pensé de prime abord, mais c’est l’occasion pour les gens de toucher un peu mon univers, de manière interactive. »
Après plus de deux ans de vie à Prague, est-ce que vous maîtrisez le tchèque ?
« Non, je ne le maîtrise pas. Je le parle suffisamment pour pouvoir m’en sortir avec les clients au travail s’ils ne posent pas trop de questions. Je comprends ce que mon compagnon dit à ma fille la plupart du temps, mais pour l’instant, c’est encore limité. Mais je prends des cours ! »
Quelles sont les différences culturelles qui vous marquent le plus entre la France et la Tchéquie ?
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« C’est compliqué comme question maintenant que j’y suis immergée depuis deux ans ! D’un point de vue de mère, c’est quand même assez marquant à quel point ici il est ancré que les mères restent beaucoup plus longtemps à la maison qu’en France. En France, c’est en général autour de quatre mois que l’on retourne au travail et ici je suis restée quatorze mois à la maison et je suis retournée au travail beaucoup plus tôt que la plupart des femmes tchèques qui n’ont pas forcément de moyens de garde. La manière dont on envisage la vie avec un enfant est assez différente. »