Crimes impunis
Des dizaines de citoyens tchécoslovaques ont été tuées, nous l'avons dit, pendant les dix premiers jours d'occupation du pays par les troupes soviétiques et leurs alliés, en août 1968. Cette intervention a fait près de 300 blessés graves et près de 500 blessés légers. Les dégâts matériels causés par les occupants sont évalués à trente milliards de couronnes... A l'occasion des manifestations contre l'occupation soviétique, un an plus tard, les milices populaires, appelées par le régime communiste tchécoslovaque, poing de fer du peuple, ont tué cinq personnes dont l'âge se situait entre 14 et 28 ans. Les données sur le nombre des personnes blessées ne sont qu'approximatives. C'est que, pour empêcher leur éventuelle persécution, les médecins, souvent, n'en faisaient pas mention dans le registre d'entrées. Selon les responsables du Bureau de documentation et d'enquête des crimes du communisme, aucun assassin n'a été à ce jour puni. Les communistes ont liquidé tout document probant... C'est 33 ans après l'écrasement du Printemps de Prague que de nouvelles accusations de haute trahison seront prononcées, très prochainement, contre trois protagonistes du régime, dont Milous Jakes, ex-numéro un du parti communiste.