Zdenek Kessler, ancien prisonnier devenu président de la Cour constitutionnelle

Zdenek Kessler, photo: CTK

L'ancien président de la Cour constitutionnelle tchèque, Zdenek Kessler, qui vient de nous quitter à l'âge de 77 ans, était de ceux qui connaissaient bien les revers de la justice.

Zdenek Kessler,  photo: CTK
Victime des procès politiques dans les années 1950, il a été condamné pour haute trahison et espionnage à 17 ans de prison, plus précisément aux travaux forcées. Il a passé 7 ans dans les mines d'uranium de Jachymov avant d'être amnistié en 1960. Il n'a pu revenir à sa profession de juriste qu'en 1967, donc au moment où le régime arbitraire en Tchécoslovaquie perdait de sa rigueur et subissait les premiers changements démocratiques. Après la chute du communisme en 1989, Zdenek Kessler a été élu d'abord à l'Assemblée fédérale tchécoslovaque et en 1992 il est devenu juge à la Cour constitutionnelle, puis son président en 1993. Au printemps de cette année, il a démissionné pour des raisons de santé.

Sous sa présidence, la Cour constitutionnelle s'est avérée être une institution utile et respectée qui apportait les amendements nécessaires aux excès qui se manifestaient parfois dans la législation tchèque. Il considérait comme un de ses plus grands succès l'abrogation, par la Cour constitutionnelle, en 2001, de la loi électorale qui favorisait les grands partis par rapport aux petites formations politiques. Le vide que sa mort laisse dans la justice tchèque pourrait être en partie comblé. Ce sera sa fille, Dagmar Lastovecka, ancienne maire de la ville de Brno, qui prendra la relève. Elle sera nommée, très prochainement, par le Président de la République, juge de la Cour constitutionnelle.