Le tchèque, cette mystérieuse langue slave... à découvrir !
Dobrý den - Bonjour à tous. Voici donc la première du « Tchèque du bout de la langue », une nouvelle émission de la rédaction française de Radio Prague consacrée à la langue tchèque. Désormais, chaque samedi, après les « Rencontres littéraires » et avant le « Courrier des auditeurs », nous nous efforcerons de vous familiariser avec le tchèque, de vous faire découvrir cette langue slave qui, un peu à l'image du peuple qui la parle, semble de prime abord si mystérieuse et à prioro impénétrable.
Le tchèque -
L'écriture des langues slaves est apparue au IXe siècle avec la traduction de l'Evangile par les frères Cyrille et Méthode, originaires de Salonique, lors de leur mission byzantine en Moravie, dans une langue aujourd'hui appelée vieux slave.
Avant que le latin ne triomphe à la fin du XIe siècle, le vieux slave était l'autre langue liturgique des Tchèques de Bohême. Le développement du tchèque dépendit ensuite principalement des différentes dominations politiques étrangères dans le pays.
Au début du XVe siècle, le tchèque fut pourtant fixé comme langue littéraire, codifié et son ortographe réformé. Mais son essor fut interrompu en 1620 avec la victoire des Habsbourg sur les Tchèques à la bataille de la Montagne Blanche. S'ensuivit dès lors une intense politique de germanisation en provenance de l'Autriche. L'université de Prague, fondée en 1348, s'efforça d'assurer le maintien de la langue tchèque pendant que l'allemand prenait le pas sur le latin comme langue de l'enseignement et de la société cultivée. Mais la Contre-réforme du XVIIe siècle réduisit l'autonomie politique des Tchèques et provoqua le déclin de leur langue dans les échanges administratifs et officiels.
Le réveil de la conscience nationale à la fin du XVIIIe siècle permit, peu à peu, la restauration, par les linguistes et écrivains, de la langue en codifiant son ortographe, sa grammaire et en fixant son vocabulaire. La création de la Tchécoslovaquie en 1918 permit enfin à la langue tchèque de prendre définitivement sa place sur l'échiquier européen.
Depuis, on peut parler de la coexistence de deux langues tchèques sensiblement différentes: l'une écrite, scolaire et officielle - le tchèque littéraire ou spisovná èe¹tina -, et une autre parlée, formée sur la base du dialecte pragois, qui sert à la conversation courante - tchèque commun ou obecná èe¹tina. Dans une conversation soignée, les Tchèques mêlent les deux formes de langue.
La langue tchèque utilise l'alphabet latin tout en possédant des signes diacritiques et un diagramme qui lui sont propres. Le tchèque dispose donc de 25 consommes et 10 voyelles. La lecture et la prononciation du tchèque sont phonétiques, toutes les lettres d'un mot se prononcent et ont la même valeur. Enfin, il existe 7 cas de déclinaison qui s'appliquent aux substantifs,adjectifs et pronoms, et 4 genres (masculin animé, masculin inanimé, féminin et neutre). Cette multitude de combinaisons de déclinaisons sont une des principales difficultés de l'apprentissage de la langue tchèque, surtout lors des premières leçons.
Dès la semaine prochaine, après cette première présentation et description sommaire de la langue tchèque, nous rentrerons un peu plus pratiquement dans le vif du sujet. Nous observerons comment les gens ont l'habitude de se saluer en République tchèque. D'ici-là, au revoir - na shledanou, salut et à bientôt - zatím ahoj !