Souvenir de Jan Zajic, 35 ans après.
Le 25 février 1969, 40 jours après Jan Palach, Jan Zajic s'immolait à son tour sur la Place Venceslas pour protester contre la passivité de la société tchèque et sa collaboration avec l'occupant russe.
Originaire de Moravie du Nord, Jan Zajic est étudiant à Sumperk lorsqu'il apprend le sacrifice de Jan Palach. Peu de temps après, il fera écho à ce geste tragique. Sympathisant du dégel politique en Tchécoslovaquie en 1968, Jan Zajic participe aux manifestations et prend la parole dans les rassemblements. Il condamne vivement l'invasion des troupes du Pacte de Varsovie et regrette l'étiolement de la détermination tchèque de ne pas céder à l'occupant. Très touché par le geste de Palach, Zajic prend part à l'agitation pragoise qui se poursuit jusqu'à l'enterrement de l'étudiant. Décidé à relayer la protestation, Zajic ne cache pas son intention d'être homme - torche à son tour. Le 25 février, il quitte Sumperk pour Prague, emportant avec lui des appels destinés à mobiliser la société tchèque. A 13.30, il s'immole sur la Place Venceslas. Les services de sécurité empêcheront la tenue de ses funérailles à Prague.
Aujourd'hui un petit monument, face au Musée national de Prague, rappelle le sacrifice des deux étudiants, Jan Palach et Jan Zajic. Leur mort a choqué la société tchèque de l'époque. Ils n'ont pas réussi à arrêter le glissement progressif de la société tchèque vers la passivité et la collaboration. Pourtant leur sacrifice n'a pas été oublié. Leurs noms continuent à rappeler aux Tchèques que la liberté et la vérité sont des valeurs pour lesquelles on peut sacrifier la vie.