L'euroscepticisme présidentiel face à l'eurooptimisme tchèque

0:00
/
0:00

La consultation populaire ou le Parlement? La République tchèque est l'unique pays membre de l'Union européenne qui n'a pas encore décidé de la modalité de ratification du Traité constitutionnel. Elle paraît être, aussi, le seul pays, dont le président critique ouvertement la Constitution européenne. Celui-ci s'est de nouveau confié dans ce sens à la presse allemande. Alena Gebertova.

« Le président Vaclav Klaus poursuit son offensive contre le Traité constitutionnel », peut-on lire dans un article paru dans le quotidien LN de ce mercredi qui réagit à l'entretien accordé par le président tchèque au journal allemand Frankfurte Allgemeine Zeitung. Ce n'est pas la première fois, en effet, que le chef de l'Etat formule des réserves voire des critiques très lourdes au sujet du processus européen. « Je crains pour l'Europe... voilà pourquoi je suis contre la ratification de la Constitution européenne, un point c'est tout », dit-il dans les pages du journal. Pour lui, celle-ci couronnerait le processus « éloignant l'Europe de la démocratie et de la liberté ». C'est l'Etat national qui est, selon ses propres dires, la première pierre de la démocratie. Si Vaclav Klaus s'oppose à l'approfondissement du processus européen, il se déclare en revanche favorable à l'élargissement de l'UE à des pays tels la Turquie, le Maroc, l'Ukraine, le Kazachstan... Populiste ? Le chef de l'Etat tchèque refuse l'étiquette qui lui est souvent collée : « Un populiste offre des solutions faciles. Ce que je prétends, moi, est assez sophistiqué ».

Les propos de Vaclav Klaus ont été plutôt mal accueillis sur la scène internationale. On ne citera que l'eurodéputé autrichien, Mme Ursula Stenzel, qui estime que « le Président tchèque attise des préjugés dangereux, à droite et à gauche ».

En dépit des arguments étayés par Vaclav Klaus, qui jouit d'une cote de popularité et de confiance très élevée dans le pays, les derniers sondages révèlent que la majorité des Tchèques veulent dire « oui » au Traité constitutionnel. Le gouvernement, pourtant nettement moins populaire, les y encouragera à travers sa campagne européenne, dont la stratégie a été adoptée, ce mercredi, en réunion ministérielle.