Difficile conciliation de la carrière et de la fécondité

0:00
/
0:00

Les sociétés européennes motivent-elles assez les femmes à avoir les enfants ? Voilà l'une des questions sur lesquelles se sont penchés les participants à la conférence trilatérale sur la démographie initiée par la Société démographique tchèque, le CEFRES et le Goethe-Institut de Prague que la capitale tchèque accueillait ce lundi.

Le commissaire européen Vladimir Spidla
La fécondité en Europe est en baisse. Les chiffres, sombres et éloquents, en disent long. La situation n'est bien sûr pas partout la même. En ce qui concerne la République tchèque, c'est depuis le début des années 90 qu'elle connaît une chute considérable de la natalité, après avoir enregistré un grand boom, dans les années 70. Selon certaines estimations, la perspective plutôt optimiste prévoit la naissance de 1,3 enfant par femme, en moyenne, pour les années à venir. Pour le commissaire européen, Vladimir Spidla, il s'agit d'un phénomène complexe aux multiples facettes.

« Dans la société traditionnelle, les enfants constituaient un important élément de sécurité, pour la famille. A présent, la sécurité est incomparable par rapport à ce qu'elle était dans le passé, mais les craintes sont différentes. C'est notamment notre perception de la sécurité qui a changé, les aspects matériels et économiques y jouant un grand rôle. Les femmes réalisent que si elles veulent s'édifier une carrière, les enfants représentent un grand facteur à risque ».

Photo: Štěpánka Budková
Les courants migratoires et la hausse des naissances hors mariages se présentent aujourd'hui comme des tendances étant à même d'améliorer la situation en Tchéquie comme dans certains autres pays de l'Union européenne. La société devrait-elle prendre des mesures ou des réglementations en vue de favoriser la natalité ? Une réponse de Mme Chantal Blayo de l'Université Montesquieu de Bordeaux.

« Les mesures prises en faveur de la fécondité peuvent changer un peu la situation. Ce qu'il faut en tout premier lieu c'est de montrer que l'enfant est bien vu. Mais tant que la société est basée sur la compétitivité et la consommation, il est difficiles de concilier les deux objectifs ».