Catherine Absalom : « One World fait un travail remarquable auprès des écoles »
Le festival du film sur les droits de l’homme One World (ou Jeden Svet en tchèque) se déroule encore à Prague jusqu’à jeudi avant de se déplacer en régions. L’occasion de rencontrer Catherine Absalom, membre du jury Rudolf Vrba, chargée de liaison de la Fédération internationale pour les Droits de l’Homme à Bruxelles. Chaque année, elle remet le prix FIDH dans le cadre d’un événement belge, le Festival des Libertés. Elle a également rappelé que le festival tchèque One World se déplace à Bruxelles en mai pour présenter une sélection de films.
Vous faites partie du jury Rudolf Vrba, évidemment on ne peut pas encore dire quel film est vainqueur dans cette catégorie. Mais pour les films que vous avez vus, y a-t-il des choses qui vous ont marquée ? Dans le choix des sujets ou la façon de les traiter ?
« C’est un peu difficile parce que je ne peux évidemment pas dévoiler grand-chose. Nous sommes cinq dans notre jury et j’insiste sur ce nombre, dans la mesure où un des membres de notre jury est toujours en détention en Chine. Il s’agit de Liu Xiabo. Sinon, les quinze films qui nous ont été donné de voir étaient tous de très grande qualité et c’est terriblement difficile de devoir donner la priorité à un sujet par rapport à un autre. Tous vous marquent. Mais il est vrai que deux ou trois en particulier traitent de sujets qui nous étaient très peu connus à tous les membres du jury, ce qui était déjà exceptionnel en soi. Un autre par ailleurs traitait d’un sujet déjà abordé mais de manière différente et qui donne un souffle nouveau. On s’est rendu compte que c’était facile d’en mettre trois ou quatre en exergue mais un peu plus difficile de faire le choix final. D’un autre côté, la raison, la justification de note choix tourne autour du nom de note jury et de son objectif : le ‘droit de savoir’. Donc on a vraiment mis en avant quelque chose qui était moins connu, puisque c’est le mandat qu’on nous a donné. »Dernière question, sans doute difficile à évaluer : pensez-vous que ce type de festival sert à faire bouger les choses, au sein du public, pousse les gens à s’engager ?
« C’est une question assez compliquée, je ne peux y répondre que de façon assez subjective, n’ayant pas de statistiques à l’appui. Néanmoins je pense que c’est très important de faire ceci : One World fait notamment un travail remarquable auprès des écoles. Ce travail avec les enfants a toute son importance : ils sont mis face à des choses qui leur sont terriblement étranges, en comparaison à des professionnels qui voient cela d’une autre façon. Mais pour tous, c’est quelque chose de crucial. J’espère que ça continuera longtemps : ici, à Prague, mais aussi la petite section à Bruxelles. »