Quatre-vingts ans depuis la disparition de Leoš Janáček
Il y a 80 ans, le 12 août 1928, mourrait Leoš Janáček, considéré aujourd’hui comme le compositeur tchèque le plus connu au monde et dont l’œuvre constitue un des piliers du répertoire lyrique du XXe siècle.
C’est à Hukvaldy, son village natal, que Leoš Janáček est décédé subitement à la suite d’une pneumonie contractée lors d’une promenade sous la pluie. Comme cela est souvent le cas dans la vie des artistes de génie, Janáček, qui a créé neuf opéras, n’a pas été apprécié, au départ, dans son pays : le Théâtre national de Prague a refusé de donner son opéra le plus connu, Jenufa, et c’est à Vienne, puis en Allemagne et aussi, en 1924 à New York, que Jenufa s’est finalement assuré une réputation mondiale.
Pour la directrice de la Fondation Leoš Janáček, Eva Drlíková, il en est ainsi aujourd’hui encore : l’œuvre de Janáček est accueillie et appréciée beaucoup plus à l’étranger que dans son pays, et les Tchèques cherchent toujours un chemin vers son oeuvre.
Compositeur original, passionné et novateur, Janáček a créé ses œuvres les plus importantes à la fin de sa vie, inspiré d’un amour platonique pour Kamila Stösselová, de 40 ans son aînée. De la dernière décennie de sa vie datent ses opéras Katia Kabanova, La petite renarde rusée, L’affaire Makropoulos et La maison des morts, ainsi que sa cantate Carnet du disparu, la fameuse Symphoniette, la Messe Glagolitique chantée en vieux slave et la rhapsodie Taras Bulba.Les opéras de Janáček ont une place constante dans le répertoire lyrique des premières scènes mondiales comme le Metropolitain Opera de New York, L’opéra royal Covent Garden de Londres et l’Opéra de la Bastille à Paris. Le 21 août prochain, un autre opéra de Janáček, Le destin, aura sa première au festival de la BBC Proms à Londres. La capitale morave Brno, où Leoš Janáček a passé la plus grande partie de sa vie, a rendu hommage au compositeur ce 12 août, près de sa tombe, par l’exécution de sa composition chorale, Le fou errant, dont le manuscrit est gravé sur la pierre tombale. Pour la prochaine saison, le Théâtre national de Prague prépare un concert de gala en hommage à Janáček au cours duquel la Fondation Janáček entend présenter trois fugues pour piano inédites du compositeur portées disparues et retrouvées au début de l’année dans le couvent des Cisterciens de Rein, à Graz, en Styrie.