La régulation des tarifs des taxis pragois remise en cause par la justice administrative
La semaine dernière, le tribunal administratif de Prague a donné raison à un chauffeur qui pratiquait des tarifs largement supérieurs aux prix fixés par la municipalité.
Dans l'affaire jugée la semaine dernière, le chauffeur de la compagnie Sedop avait été condamné par la municipalité à payer une amende de plus de 3000 euros parce que ses tarifs étaient trois fois supérieurs à la limite officielle, qui est d'envion 1 euro au kilomètre. Saisi de l'affaire, le ministère des Finances avait confirmé cette amende. L'avocat du chauffeur, Kolja Kubicek, avait porté un recours devant le juge :
« Ce jugement n'est rien d'autre qu'une confirmation du fait que les taxis peuvent fixer leurs tarifs eux-mêmes et qu'ils ne sont pas liés par les arrêtés municipaux. Cela permet une fixation libre des prix, c'est la raison pour laquelle c'est une décision très importante. »
Pour le juge administratif, il y avait dans cette affaire conflit de normes, et c'est la loi qui doit primer sur l'arrêté municipal. Le taxi peut donc majorer ses tarifs s'il les affiche et s'il peut prouver ses frais. Une décision qui est un coup dur pour tous ceux qui espèraient voir régulée la jungle des tarifs des taxis de la capitale. Tomio Okamura est le porte-parole de l'association tchèque des agences de voyages :
« Nous sommes fondamentalement en désaccord avec ce jugement. La loi sur les prix permet une certaine régulation dans des cas où le marché est menacé par une concurrence biaisée ou dans des cas exceptionnels. Et, contrairement au juge, nous pensons qu'il s'agit ici d'un cas exceptionnel. Selon nous, le juge n'a pas du tout pris en compte l'importance du problème des taxis pour le développement du tourisme à Prague. »
Interrogé par le quotidien Lidove noviny, le maire-adjoint Rudolf Blazek a indiqué que les contrôles allaient se poursuivre et que les amendes continueraient d'être infligées aux chauffeurs qui ne respecteraient pas les tarifs municipaux. Selon lui, « il n'est pas possible que dans un Etat civilisé les taxis fassent payer 1000 couronnes (environ 40 euros) au kilomètre, comme on l'a vu en 1996, quand la régulation n'était pas encore appliquée. »