Petr Dvořák, l’homme qui promet de redorer le blason de la Télévision tchèque

Petr Dvořák, photo: CTK

La presse commente ces jours-ci l’élection de Petr Dvořák au poste de directeur général de la Télévision tchèque - Česká televize. En portant son choix sur Petr Dvořák, le Conseil de la télévision tchèque lui a confié la direction de la télévision publique pour six ans.

Petr Dvořák,  photo: CTK
Dans le passé, les élections des directeurs de la télévision publique avaient déclenché à plusieurs reprises des situations conflictuelles et même une crise politique en 2000 qui avait divisé l’opinion publique en deux camps inconciliables et s’était traduite par d’importantes manifestations dans les rues. Cette fois, l’élection s’est déroulée dans une atmosphère beaucoup plus calme, et ce bien que le Syndicat des travailleurs de la télévision ait manifesté une certaine nervosité. Le nouveau directeur n’est pas un novice dans le domaine des medias. Cofondateur de l’agence de relations publiques B.I.G., Petr Dvořák a occupé des postes d’importance dans plusieurs institutions avant de devenir, en 2003, directeur général de la chaîne de télévision privée Nova, aujourd’hui possession de la société médiatique américaine CME. Au seuil de son mandat, Petr Dvořák envisage de procéder à une réforme de la télévision publique mais refuse pour le moment de concrétiser ses intentions :

« Les premiers changements importants dans le programme de la télévision ne devraient intervenir qu’à partir du printemps prochain et, au plus tôt, pendant la période des fêtes de Noël. Je ne voudrais pas tirer du contexte général quelques programmes individuels. Je pense qu’il y a certaines choses qui devraient être supprimées, mais il y a également d’autres choses excellentes. Je ne voudrais pas donner un avis décisif sur ces questions avant de les soumettre à un examen détaillé. »

La presse est quasi unanime pour constater que l’élection de Petr Dvořák n’est pas une surprise, car l’ancien directeur de TV Nova était le candidat le plus fort. Selon le journal Mladá fronta Dnes, après une série de faibles chefs, Petr Dvořák pourrait même être un directeur jouissant d’une véritable autorité, tandis qu’un commentateur du journal Hospodářské noviny constate que Petr Dvořák dispose maintenant de moyens importants pour ébranler la position de TV Nova sur le marché médiatique tchèque. Le nouveau directeur, lui, se contente de déclarer :

« Je dispose d’une période de six ans et je voudrais qu’au bout des trois premières années, qui seront très difficiles, la télévision soit transformée pour répondre à la conception que j’ai imaginée, et ce afin que dans la seconde moitié de mon mandat, nous puissions, le Conseil de la télévision et moi, savourer les fruits de notre travail. »

L’élection du nouveau chef de la télévision ne s’est néanmoins pas passée sans fausse note. Petr Dvořák a avoué avoir été candidat à l’adhésion au Parti communiste tchécoslovaque dans les années 1980 sans cependant adhérer au parti. Le journal Lidové noviny a néanmoins publié des documents prouvant cependant que Petr Dvořák est bien entré au Parti communiste à l’automne 1989, soit quelques semaines seulement avant la chute du régime totalitaire dans le pays. Cependant, selon les observateurs, cette découverte, quoique gênante pour Petr Dvořák, ne pourra probablement rien changer à son élection au poste de directeur de la télévision publique.