Prague aussi fait des concessions sur la libéralisation des services

Bruxelles, photo: CTK
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Comme la majorité des nouveaux pays de l'UE, la République tchèque est toujours déterminée à obtenir une libéralisation totale des services en Europe. Au sommet de Bruxelles cette semaine, face aux exigences allemandes et françaises, Prague aussi a dû faire des concessions.

Bruxelles,  photo: CTK
Bolkestein... on n'aura jamais autant entendu parler de l'ancien commissaire européen Frits Bolkestein, auteur d'un projet de directive qui suscite l'inquiétude à Paris ou à Berlin et sert d'argument aux eurosceptiques en campagne contre le projet de Constitution européenne. La « directive Bolkestein » prévoit la libéralisation totale du marché européen des services et est devenue pour certains le symbole des dérives d'une Europe ultralibérale et la porte ouverte au « dumping social ».

Martin Jahn,  photo: CTK
Mercredi, les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles se sont donc penchés sur la question. La République tchèque, comme l'immense majorité des pays post-communistes qui ont rejoint l'Union européenne il y a bientôt un an, prône une Europe plus libérale. « Pour nous, c'est une question de principe », affirme Martin Jahn, le Vice-Premier ministre en charge de l'économie, « car nous avons rejoint l'UE pour des raisons économiques, pour faire partie d'un grand marché libéralisé ».

La publication d'un sondage sur la victoire possible d'un non au référendum français sur la Constitution européenne a lourdement pesé sur les discussions entre chefs d'Etat et de gouvernement. A l'instar du chef du gouvernement polonais, le Premier ministre tchèque Stanislav Gross a donc nuancé ses propos, même si l'objectif reste clair:

Le Premier ministre tchèque Stanislav Gross à Bruxelles,  photo: CTK
« Le débat est assez animé. Evidemment, cela dépend également des situations politiques nationales, mais pour nous il est primordial que l'ouverture de l'espace européen soit complète, non seulement pour les capitaux et les biens mais aussi pour les services et la main d'oeuvre. C'est notre position, parce que c'est dans cette optique que nous avons adhéré à l'UE. Bien sûr cela peut être fait de manière progressive, selon un calendrier défini. »

Les dirigeants tchèques et leurs homologues d'Europe centrale et orientale n'ont pas cherché l'affrontement. Ils avaient dû accepter les restrictions imposées à la libre circulation de la main d'oeuvre ; cette fois-ci ils ont accepté le renvoi à la Commission de la « directive Bolkestein ». Un geste fait pour aider Jacques Chirac à convaincre ses concitoyens du bien-fondé de ce projet de texte fondamental.

Reste à savoir si le Président français sera prêt à faire de telles concessions pour soutenir sa ratification par les Tchèques. Sinon, ce genre de tractations à sens unique ne pourra que renforcer la position de leur Président, Vaclav Klaus, l'un des plus farouches adversaires de cette Constitution pour l'UE.