Prague aussi fait des concessions sur la libéralisation des services
Comme la majorité des nouveaux pays de l'UE, la République tchèque est toujours déterminée à obtenir une libéralisation totale des services en Europe. Au sommet de Bruxelles cette semaine, face aux exigences allemandes et françaises, Prague aussi a dû faire des concessions.
La publication d'un sondage sur la victoire possible d'un non au référendum français sur la Constitution européenne a lourdement pesé sur les discussions entre chefs d'Etat et de gouvernement. A l'instar du chef du gouvernement polonais, le Premier ministre tchèque Stanislav Gross a donc nuancé ses propos, même si l'objectif reste clair:
« Le débat est assez animé. Evidemment, cela dépend également des situations politiques nationales, mais pour nous il est primordial que l'ouverture de l'espace européen soit complète, non seulement pour les capitaux et les biens mais aussi pour les services et la main d'oeuvre. C'est notre position, parce que c'est dans cette optique que nous avons adhéré à l'UE. Bien sûr cela peut être fait de manière progressive, selon un calendrier défini. »Les dirigeants tchèques et leurs homologues d'Europe centrale et orientale n'ont pas cherché l'affrontement. Ils avaient dû accepter les restrictions imposées à la libre circulation de la main d'oeuvre ; cette fois-ci ils ont accepté le renvoi à la Commission de la « directive Bolkestein ». Un geste fait pour aider Jacques Chirac à convaincre ses concitoyens du bien-fondé de ce projet de texte fondamental.
Reste à savoir si le Président français sera prêt à faire de telles concessions pour soutenir sa ratification par les Tchèques. Sinon, ce genre de tractations à sens unique ne pourra que renforcer la position de leur Président, Vaclav Klaus, l'un des plus farouches adversaires de cette Constitution pour l'UE.