Diplomatie : la fin des visas Schengen pour les Russes discutée à Prague

Les discussions sur l’interdiction potentielle de visas touristiques pour les Russes se déroulent en ce moment entre ministres des Affaires étrangères de l’UE à Prague. La Tchéquie, qui préside actuellement le Conseil de l’UE, fait partie des pays qui plaident pour une telle interdiction.

Contrairement à la Pologne, à la Finlande et aux Etats baltes, la Tchéquie n’a pas de frontière commune avec la Russie mais elle a été le premier pays Schengen à suspendre la délivrance de visas touristiques aux ressortissant russes – et aux ressortissants biélorusses également – dès le lendemain de l’invasion de l’Ukraine du 24 février.

Source: Mohamed Hassan,  Pixabay,  Pixabay License

Jan Lipavský, le chef de la diplomatie tchèque, souligne dans un entretien récent accordé à Denik N que ceux qui demandent de tels visas ne sont pas des citoyens ordinaires de Russie mais font partie pour la plupart de « l’élite de Moscou et de Saint-Pétersbourg qui soutient tacitement le régime totalitaire de Vladimir Poutine ». Le Kremlin vient d’ailleurs mardi midi de menacer de mesures de rétorsion les pays comme la Tchéquie qui poussent pour cette interdiction.

Il s’agit des visas touristiques court-terme qui permettent de se déplacer librement dans tout l’Espace Schengen. Pour le reste, surtout pour les cas humanitaires ou les personnes persécutées par le régime russe, des exceptions sont prévues - c’est le cas déjà en Tchéquie où les regroupements familiaux sont également autorisés.

Dans le même temps, la Tchéquie fait partie des pays européens qui ont délivré le plus de permis de séjour à des réfugiés ukrainiens, avec environ un demi-million de visas provisoires accordés, le plus souvent à des femmes et des enfants. Pour la rentrée des classes ce jeudi, plusieurs dizaines de milliers d’enfants ukrainiens sont inscrits dans une école tchèque.

Josep Borrell | Photo: Michal Kamaryt,  ČTK

Cette question des visas est la principale discutée lors de ce sommet informel des chefs de la diplomatie qui se poursuit jusqu’à mercredi dans la capitale tchèque. Pour le reste, la situation en Ukraine est bien sûr la préoccupation principale. Voici ce que déclarait Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, juste avant le début de ce Gymnich à Prague :

« Malheureusement la situation ne s’améliore pas. Nous voyons des bombardements continus de civils, des atrocités contre des prisonniers de guerre, des risques nucléaires très dangereux à la centrale de Zaporijia… Donc l’Ukraine a besoin de notre soutien et nous continuerons de lui apporter, que ce soit avec des capacités militaires et aussi avec une discussion des ministres sur des missions d’entraînement de haut niveau pour l’armée ukrainienne. »

Dmytro Kuleba et Jan Lipavský | Photo: X de Jan Lipavský

Et Josep Borrell de rappeler l’importance de la présence à Prague en marge de ce sommet du chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba. « La Tchéquie soutient fermement l'Ukraine, mais j'ai été particulièrement ému par les Tchèques qui ont récemment envoyé 1 968 couronnes à l'Ukraine en commémoration de l'invasion soviétique de 1968 », a indiqué le ministre ukrainien sur Twitter avant d’ajouter : « les Ukrainiens se souviendront toujours de leur soutien sincère ».

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