Sommet pour la paix en Ukraine : la Tchéquie a participé au débat sur la sûreté nucléaire
Quelque 80 pays, dont la Tchéquie, ont convenu, dimanche, en Suisse, que le respect de l’intégralité territoriale de l’Ukraine et l’implication de « toutes les parties » dans le dialogue étaient le chemin à suivre pour mettre fin à la l’agression russe contre ce pays.
La déclaration commune a été faite au terme du premier sommet sur la paix en Ukraine au cours duquel les délégations ont également réclamé le retour des milliers d’enfants ukrainiens déportés par la Russie et un échange complet des prisonniers de guerre, tout en discutant de la sécurité alimentaire et de la sûreté nucléaire.
Si certains participants, parmi lesquels notamment le Brésil, le Mexique, l’Arabie saoudite ou encore l’Inde, n’ont pas signé le communiqué final, le président tchèque, Petr Pavel, s’est toutefois félicité que la grande majorité des pays soutenaient les principes fondamentaux du droit international.
« Les voix de pays de différentes parties du monde se sont fait entendre lors du sommet pour la paix en Suisse », a estimé le chef de l’État tchèque, sur le réseau social X, ajoutant qu’il arrivera bien un moment où des représentants de la Russie s’assiéront également à la table des négociations. « Toutefois, cela ne peut se faire à des conditions inacceptables pour le pays envahi, qui ne respectent pas la Charte des Nations unies et, en particulier, le droit à l’autodéfense, la souveraineté et l’intégrité territoriale », a précisé le président tchèque.
Pour le vice-ministre des Affaires étrangères Jan Marian également, ce sommet pour la paix en Ukraine a été un succès. Il a représenté la Tchéquie aux côtés du chef de l’État et de la présidente de l’Office national pour la sûreté nucléaire, Dana Drábová. Au lendemain du sommet, Jan Marian a expliqué à la Radio tchèque :
« Ce qui est important, c’est le nombre très élevé de participants et de signataires qui ont soutenu la déclaration finale. Elle définit des objectifs essentiels et clairs qui sont prioritaires pour la diplomatie tchèque. Nous étions une centaine de délégations et l’ambiance a été assez agitée, dans le sens où il était difficile d’organiser des rencontres en marge des discussions, lorsque le président Pavel voulait s’entretenir avec son homologue suisse, par exemple, ou avec d’autres représentants politiques. Mais le succès du sommet tient aussi au fait que nous avons un peu plus avancé dans les débats. Nous sommes parvenus à expliquer même aux pays non européens pourquoi la paix en Ukraine était si importante pour nous. Pour leur part, ils ont compris que l’agression russe avait un impact sur eux, dans le domaine des livraisons de blé, par exemple. »
La Tchéquie a contribué plus particulièrement au débat sur la sûreté nucléaire et radiologique :
« Le président Petr Pavel a participé, dimanche, au groupe de travail sur ce sujet et a ensuite présenté les résultats devant l’assemblée plénière. C’est l’un des multiples sujets discutés au sommet mais il est très important, et la Tchéquie est active dans ce domaine depuis un an. »
Dans ce contexte, le sommet a réclamé que la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui est actuellement contrôlée par la Russie, soit placée sous le contrôle « plein et souverain » de l’Ukraine.
Le groupe de travail composé de vingt-cinq pays et coprésidé par la Tchéquie a discuté de l’éventualité d’un accident dans une installation nucléaire qui susciterait l’arrêt de tous les projets nucléaires en cours. « Pour la Tchéquie, cela pourrait avoir de lourdes conséquences. L’achèvement de nouveaux réacteurs serait suspendu, voire annulé, ce qui aurait un impact considérable sur la production d’électricité de notre pays », a déclaré le président Petr Pavel, alors qu’un deuxième sommet sur l’Ukraine est déjà envisagé.