Tanec Praha : un festival qui s’accroche malgré les vaches maigres
Jusqu’au 24 juin se déroule la 21e édition du festival de danse Tanec Praha, organisé dans le cadre du théâtre Ponec. Menacé de disparition l’an dernier lors d’un conflit qui a opposé le monde du théâtre à la mairie de Prague, le festival tient bon, et c’est sa fondatrice qui en a repris les rênes cette année, après une pause. Yvona Kreuzmannová évoque la situation du festival et l’édition 2009 :
« Tanec Praha est un grand festival de danse international, un des plus grands en Europe centrale et orientale. C’est un festival qui existe depuis une vingtaine d’années et qui présente toute la diversité de la danse contemporaine, du théâtre du mouvement en création partout dans le monde. »
On va revenir à la programmation un peu plus tard. L’an dernier, l’existence du festival Tanec Praha était menacée. Où en êtes-vous, et comment gérez-vous le financement avec la crise économique actuelle ?
« Il faut dire qu’on prend toujours beaucoup de risques. Cette année, la ville de Prague soutient le festival beaucoup plus que l’année passée, ils sont revenus au type de soutien comme pendant les 20 dernières années. Mais le ministère de la Culture a baissé toutes les subventions pour les arts vivants de 35%. C’est un vrai problème et j’espère que la discussion va quand même continuer. Le festival a besoin d’un soutien plus fort. Nous gérons le festival avec un budget très bas en comparaison d’autres festivals de danse comme celui de Montpellier, Marseille, Lyon... Il faut payer les artistes, comme partout en Europe et nous ne sommes pas capables de le faire. »
Quel est le problème de la République tchèque, qui explique qu’elle n’arrive pas à subventionner ses spectacles vivants ?
« Je pense que le problème le plus grave, c’est qu’il n’y a pas de gens visionnaires au niveau politique. Au ministère de la Culture, vous n’avez presque aucun interlocuteur avec qui développer les idées que l’Union européenne donne comme priorités : l’économie de la culture, le profit à long terme qui peut être produit si on s’occupe du potentiel des arts vivants... »
On va revenir sur la programmation, à Tanec Praha qui dure un mois... C’est énorme !
« C’est même plus qu’un mois puisqu’on a décidé de commencer le festival avec une semaine pour les enfants, la jeunesse, un programme riche qui essaye de toucher un public jeune. Tout le mois de juin, il y a beaucoup de spectacles à Prague mais aussi dans 9 autres villes. C’est vrai que la participation de 17 pays veut déjà dire quelque chose. C’est 50 spectacles pendant tout le mois. On peut avoir un public important, de 10 000 personnes environ. »
Un public que vous avez pu fidéliser au cours des 20 dernières années. Je crois savoir que vous invitez également une compagnie française...
« J’ai été ravie de la voir à la Biennale de Lyon en septembre dernier. C’est la compagnie Montalvo-Hervieux qui est déjà très connue dans le monde. Elle a développé un travail sur la musique de Gershwin, ‘Good morning, Mr Gershwin’. C’est un spectacle extraordinaire qui combine la danse contemporaine avec le hip hop, le break-dance, les nouvelles technologies, des projections de film, tout cela sur la musique de Gershwin. »
La représentation de ‘Good morning, Mr Gershwin’, ce sera les 2 et 3 juin au Théâtre musical de Karlín.