Un concours de traduction destiné aux jeunes Tchèques de l’étranger

L’Ecole tchèque sans frontières, une association qui propose à quelque 4 000 enfants bilingues un enseignement du tchèque dans plus de 100 villes du monde entier, a lancé en 2021 un concours destiné aux jeunes futurs talents de la traduction. Les lauréats de cette première édition ont été proclamés vendredi 4 février, à l’occasion de la Journée des Tchèques de l’étranger. Radio Prague Int. s’est entretenue avec Lucie Slavíková-Boucher, présidente de l’association et fondatrice de la première Ecole tchèque sans frontières à Paris.

« Au total, nous avons décerné 28 premiers prix, étant donné que nous avons proposé aux participants six textes que les enfants ont traduits vers huit langues différentes qu’ils pouvaient choisir, dont le français, l’anglais et l’allemand bien sûr, mais aussi le croate ou le néerlandais. Finalement, nous avons donc 28 lauréats d’Europe et des Etats-Unis. Nous avons reçu 101 traductions individuelles et 7 traductions de la part de 141 jeunes traducteurs. »

Lucie Slavíková-Boucher | Photo: Martina Bílá,  Radio Prague Int.

« L’objectif de ce concours était de montrer aux enfants que la traduction d’une œuvre littéraire demande des connaissances linguistiques et autres plus larges que celles que l’on peut apprendre à l’école. Nous voulions leur donner l’occasion de s’essayer au métier du traducteur, leur faire vivre cette expérience que les écoles tchèques dans le monde qu’ils fréquentent ne peuvent pas leur offrir. »

Ce concours permet aussi de faire vivre la littérature tchèque pour les enfants et la jeunesse à l’étranger. Les participants ont pu parler de ces livres et des extraits traduits dans les écoles qu’ils fréquentent dans leurs pays respectifs, avec leurs camarades de classe et leurs professeurs. »

Vous avez sollicité des jeunes traducteurs âgés de 6 à 17 ans qui ont traduit des textes différents, vers des langues différentes. Comment était organisé ce concours ?

Josef Palivec | Photo: Karel Čapek,  Wikimedia Commons,  public domain

« Nous nous sommes inspirés de l’expérience similaire, mais en même temps un peu différente de l’Ecole tchèque sans frontières à Paris qui organise, depuis huit ans, le Concours de traduction Josef Palivec. C’était un diplomate tchèque en poste à Paris dans l’entre-deux-guerres et également un très bon traducteur : il a traduit et présenté au public français de nombreuses œuvres de la littérature tchèque. Dans le cadre du concours Josef Palivec, on traduit des textes littéraires français en tchèque, tandis que nous, nous avons choisi le sens inverse. Nous avons gardé de ce premier concours des catégories d’âge par exemple. Nous avons réparti les participants en trois groupes :  les plus jeunes âgés de 6 à 10 ans, ensuite les enfants de 11 à 14 ans et enfin les presque adultes âgés de 15 à 17 ans. En collaboration avec le Musée pédagogique et la bibliothèque de J. A. Komenský, nous avons choisi, pour chaque tranche d’âge, des livres appropriés, dont nous avons tiré les extraits à traduire. »

Photo: Baobab

« Nous avons ainsi sélectionné six livres d’auteurs tchèques contemporains. Nous avons souhaité que ces livres évoquent des événements liés à l’histoire de la République tchèque. Ainsi, par exemple, nous avons choisi un livre qui traite de l’Holocauste ou encore un roman policier pour enfants de l’époque de la fondation de la Tchécoslovaquie en 1918. »

Photo: Kazda,  Albatros,  Paseka

Les meilleurs traducteurs ont remporté un prix qui porte le nom de l’ancien sénateur Tomáš Grulich, décédé en 2020. Pourriez-vous expliquer ce choix à nos auditeurs qui ne connaissent peut-être pas cette personnalité de la vie politique tchèque ?

Tomáš Grulich | Photo: Barbora Němcová,  Radio Prague Int.

« Historien et homme politique, Tomáš Grulich était une personnalité très importante pour toute la communauté des expatriés tchèques. En tant que sénateur et notamment président de la commission sénatoriale en charge des Tchèques de l’étranger, il a beaucoup œuvré pour l’amélioration de leur situation vis-à-vis de l’Etat tchèque et pour la reconnaissance des écoles tchèques dans le monde. Il ne faut pas que son nom soit oublié. »

« Ce concours de traduction, qui a été d’ailleurs salué par de nombreux enseignants et parents, est une manière de lui rendre hommage. Sa deuxième édition sera lancée en juillet prochain, à Prague, à l’occasion de la conférence internationale des écoles tchèques à l’étranger. »

http://ceskadiaspora.cz/den-ceske-diaspory/2021.html