Apprendre le tchèque à l’étranger : l’École tchèque sans frontières récompensée
Le 17 novembre dernier, à l’occasion de l’anniversaire de la révolution de Velours, plusieurs personnalités et organisations ont été récompensées par le ministre tchèque des Affaires étrangères pour leur engagement diplomatique après 1989. Parmi les lauréats de ce prix décerné par Jan Lipavský figure l’École tchèque sans frontières. Cette association propose à plusieurs milliers d’enfants vivant à l'étranger un enseignement du tchèque, par ailleurs reconnu par le ministère tchèque de l’Education.
La première école a été fondée en 2003 à Paris, par le médecin tchèque Lucie Slavíková-Boucher qui dirige, avec son équipe pragoise, ce réseau désormais mondial des Ecoles tchèques sans frontières. Ces dernières ont été établies dans une centaine de villes du monde entier, dont Londres, Bruxelles, Munich ou Genève. Lucie Slavíková-Boucher nous en dit plus sur leur mission.
« C’est un grand honneur pour nous de recevoir cette récompense. Elle souligne l’importance des écoles tchèques à l’étranger. C’est un vrai réseau de contacts et de collaboration qui ne concerne pas uniquement les enfants apprenant le tchèque. En réalité, il regroupe toutes les générations de Tchèques installés à l’étranger : les parents et les grands-parents aussi, de même que, par exemple, les jeunes Tchèques qui viennent passer leur stage Erasmus dans un pays étranger. C’est un réseau très fonctionnel sur lequel l’Etat tchèque peut s’appuyer. »
« Nous avons présenté notre travail et la manière dont notre siège à Prague coordonne les activités des écoles tchèques à l’étranger lors de la conférence internationale des Heritage Language Schools, organisée donc par le Forum des écoles de langues d’héritage. J’étais ravie de constater que notre modèle peut s’appliquer à n’importe quel pays et langue d’origine. »
« Le réseau mondial des écoles tchèques compte actuellement près de 140 établissements fréquentés par 4 000 élèves qui y suivent des cours de la langue et la littérature tchèques, mais également des cours d’histoire-géographie. La collaboration entre les différentes écoles s’améliore d’année en année : nous avons mis en place plusieurs projets de base que nous organisons chaque année. Ils permettent à la fois d’améliorer les connaissances de nos élèves et de les relier plus à la Tchéquie, donc à leur pays d’origine ou au pays d’origine de leurs parents. Il s’agit par exemple de l’Olympiade de la langue tchèque que nous organisons depuis cinq ans. »
Cette année, l’École tchèque sans frontières organise également la 3e édition d’un concours de traduction destiné aux jeunes Tchèques de l’étranger âgés de 6 à 17 ans, dont les résultats seront proclamés en février prochain. Lucie Slavíková-Boucher :
« Le concours se passe dans les langues des pays où vivent les participants. Ces derniers traduisent des extraits de livres d’auteurs tchèques contemporains. Nous choisissons ces livres en collaboration avec la Bibliothèque pédagogique nationale. Il s’agit à chaque fois d’œuvres parues récemment. Cela permet aux jeunes lecteurs tchèques, qui ne sont pas en contact permanent avec le milieu tchèque, de connaître la littérature récente du pays, d’y avoir accès comme s’ils vivaient en Tchéquie. Ce concours est aussi un excellent moyen de promotion de la littérature tchèque contemporaine à l’étranger. Il est très apprécié des enfants, de leurs parents et de leurs enseignants. »
« Les enfants lisent d’abord le livre en tchèque dans son intégralité et ensuite, ils traduisent un court extrait choisi par le jury. Cette année, nous avons obtenu 105 traductions dans neuf langues différentes, élaborées par les enfants vivant en Europe et aux Etats-Unis, dans treize pays au total. »
Pour en savoir plus sur l’École tchèque sans frontières : https://csbh.cz
