Une journée de la diaspora tchèque pour les 30 ans de la révolution de Velours

La rencontre des enseignants des Ecoles tchèques sans frontières, photo: Magdalena Hrozínková

Ces jeudi et vendredi se déroule à Prague la rencontre des enseignants des Ecoles tchèques sans frontières (Česká škola bez hranic – ČŠBH). Ce réseau, créé par Lucie Slavíková-Boucher, médecin tchèque installée à Paris, propose aux enfants, issus essentiellement de couples mixtes, l’enseignement de la langue, de la littérature et de la géographie tchèques.

La rencontre des enseignants des Ecoles tchèques sans frontières,  photo: Magdalena Hrozínková

Les professeurs bénévoles des Ecoles tchèques se réunissent régulièrement pour discuter de leur travail, des particularités de l’enseignement bilingue ainsi que des projets à venir. L’un de ces projets est consacré au 30e anniversaire de la révolution de Velours, comme nous le raconte Lucie Slavíková-Boucher :

Lucie Slavíková-Boucher,  photo: Magdalena Hrozínková
« Ce soir nous allons ouvrir officiellement la journée qu’on a appelée le Czech Diaspora Day et qui durera jusqu’au mois de novembre. Tous les Tchèques de l’étranger vont se manifester grâce à une carte géographique virtuelle avec leurs célébrations, avec les actions qu’ils vont mener chez eux et à travers le monde, et tout le monde pourra voir qui est où, qu’est-ce que les gens font. Cela fera un très beau résultat pour tout le monde car les Tchèques seront réunis derrière une cause. Ce Czech Diaspora Day est lancé ce jeudi soir au centre culturel DOX. Je pense que c’est très symbolique puisque le DOX présente le travail de Eva Jiřičná qui fait partie de cette diaspora tchèque. C’est une architecte célèbre qui peut être un exemple pour nous tous. »

Vous avez aussi prévu un projet photographique…

« Tout à fait, nous avons la chance de lancer le projet qui s’appelle Trente, de Lenka Hatašová, l’ambassadrice de Nikon en République tchèque. Trente, comme trente ans de la révolution de Velours, mais aussi comme les trente ans de sa carrière qui a démarrée le jour de la révolution. Ce sont les photos qu’elle a prises ce jour-là, et qui n’ont jamais été présentées auparavant. »

Cette conférence est aussi l’occasion de proclamer les résultats et les vainqueurs de la première Olympiade du tchèque…

Photo: Magdalena Hrozínková
« C’était une nouvelle expérience. Nous avons décidé d'organiser les Olympiades de la langue tchèque à l’étranger car même si certains de nos élèves participent aux Olympiades organisées par le ministère de l’Education en République tchèque. Ces Olympiades sont destinées aux enfants à partir de leur huitième année de collège. Or, nous avons voulu motiver des élèves tchèques de l’étranger plus jeunes. Le contenu des Olympiades, c’est la langue tchèque dans toute sa beauté. Personnellement, je considère que la production d’un beau texte littéraire à écrire à sa moitié serait le but à atteindre avec tout le monde. Cette année, 65 élèves d’un très bon niveau ont participé. L’année prochaine, on l’étendra à d’autres écoles dans le monde. »

Plus généralement, comment se portent les écoles tchèques actuellement ?

La rencontre des enseignants des Ecoles tchèques sans frontières,  photo: Magdalena Hrozínková
« Il y a de plus en plus d’écoles tchèques sans frontières. J’ai comparé l’évolution du nombre d’élèves : il a doublé en cinq ans, ce qui prouve que le projet est vivace et qu’il est porteur de sens. Certaines écoles se lancent dans la promotion de la République tchèque. La directrice de l’école de Zurich a par exemple créé une maison tchèque à Zurich qui a pour but de promouvoir la culture, de permettre aux gens de se réunir quelque part, d’avoir un lieu qui soit tchèque pour tout le monde. C’est nouveau et c’est un très bel exemple de comment la société civique peut aider et peut avoir les mêmes missions que l’État à travers ces institutions culturelles. »

Soutenu par le ministère tchèque de l’Education, le réseau des Ecoles tchèques sans frontières compte actuellement une centaine de lieux d’enseignement à travers le monde et plusieurs milliers d’élèves. Etudiante en médecine en France, Théa Boucher a fréquenté, dès 2003, la première école tchèque fondée par sa mère à Paris. Elle nous parle de cette expérience :

Théa Boucher,  photo: Magdalena Hrozínková
« Tout a commencé à la maison. Ma mère m’a parlé tchèque quand j’étais toute petite, dès le plus jeune âge, et ensuite elle m’a donné des cours à la maison, jsuqu’à ce qu’elle décide de créer des écoles tchèques. J'ai donc participé aux cours proposés par ces écoles, tous les samedis de 10h à 14h. Il y avait du tchèque, de l’histoire… J’ai ensuite été diplômée. »

Qu’est-ce que cet enseignement vous a apporté, est-ce que votre relation au tchèque a changé ?

« Je pense que j’ai beaucoup de chance car j’ai des amis qui sont également issus de familles mixtes, et eux ne parlent seulement la langue courante, et ils n’ont pas tout ce que moi j’ai appris en plus, l’écrit, la grammaire, la conjugaison… Tout cela est utile dans un mode plus intellectuel, dans le monde du travail, à l’école… J’aurais pu étudier en République tchèque si j’avais voulu, par exemple. Apprendre l’histoire, cela donne une autre dimension à la langue, un sentiment d’appartenance. »

Vous vous considérez française, tchèque ou les deux ?

« Les deux ! Quand on me demande, je dis que je suis française ET tchèque. »

http://www.csbh.cz/

Ecoles tchèques sans frontières